Chaque jour qui passe apporte son lot de (mauvaises) surprises. C’est le cas en ce qui concerne le problème des dettes sous lesquelles croulent les clubs. Les derniers détails sur le sujet sont ahurissants. À la mi-novembre 2023, la barre de la dette est de l’ordre de 450 milliards de centimes ! Pire.
Elle est appelée à se multiplier si aucune issue ou sortie de crise ne pointe à l’horizon. La dramatique situation née de ce chapitre (dettes) fait peser un réel danger sur le football algérien. La FIFA très sensible sur ce sujet a averti la Fédération algérienne de football (FAF). Soit les dettes des clubs envers les joueurs sont honorées, sinon l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de la fédération tombera avec des conséquences faciles à deviner. La fédération a pris au sérieux la menace brandie par l’instance zurichoise.
Ce point a été abordé avec le président de la FIFA, Gianni Infantino, et de la FAF, Walid Sadi, lors du tête-à-tête qui a réuni les deux hommes au siège de la FIFA, il y a quelques semaines. Le patron du football mondial a exhorté le jeune président de la FAF (44 ans) à s’employer sans trop attendre pour solutionner le problème des dus des joueurs et coachs. Selon une source fédérale, «la FAF risque d’écoper de sanctions si d’aventure les clubs n’honorent pas leurs dettes». Allant plus loin, «la FIFA a marqué son intransigeance sur ce sujet sensible.
La FAF va tout faire pour écarter cette sérieuse menace». C’est dans cette perspective que s’inscrit l’action qu’elle a initiée (soufflée par Zurich ?), à savoir réunir autour de la table les clubs et les joueurs qu’un litige, sur le plan financier, les oppose. La FAF aurait pris des engagements avec la FIFA pour le règlement du contentieux. Celui-ci interpelle les consciences. Comment est-ce possible que ce gouffre financier puisse exister ?
Qu’ont fait les différents responsables qui se sont succédé à la tête de la fédération ? Ils ont laissé pourrir la situation au lieu de tirer la sonnette d’alarme. Qui a octroyé la licence pro aux clubs ? Pourquoi aucun organe, aucune commission ne s’est inquiétés devant la détérioration de la situation ?
Qui a autorisé et couvert les clubs criblés de dettes et n’offrant aucune garantie de respecter l’intégrité d’une rencontre et d’une compétition ? La dissolution de la Direction de contrôle et de gestion financière (DCGF) suivie de la mise en veilleuse de la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) sont arrivées très tard. Le mal a été fait.
Aujourd’hui, la fédération doit parer au plus pressé. Calmer l’inquiétude de la FIFA et régler partiellement ce lourd dossier. Sur la quinzaine de clubs qui ont suivi le mot d’ordre de la FAF, c’est-à-dire adopter un protocole de règlement du contentieux avec leurs créanciers afin d’éloigner la menace de suspension brandie pat l’instance faîtière, il y aurait 8 dossiers en voie de finalisation.
Après la signature du protocole qui sera validé par la FAF, les clubs concernés ne seront pas interdits de recrutement et pourront ainsi enrôler de nouveaux joueurs. En contrepartie, ils signeront des engagements pour rembourser le prêt que leur avait consenti la fédération. Aucune partie n’est au bout de ses peines dans ce micmac.