Dessalement de l’eau de mer : La région Mena met le paquet

11/04/2023 mis à jour: 23:25
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Selon un rapport rendu public par BNC Intelligence, des projets de dessalement d’une valeur de 39,3 milliards de dollars sont prévus ou en cours dans cette région, dont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis détiennent la majeure partie avec respectivement 14 milliards de dollars et 10 milliards de dollars de projets. 

Viennent ensuite la Jordanie, avec 4,2 milliards de dollars, l’Égypte, avec 3,2 milliards de dollars, et Oman avec 3,1 milliards de dollars. L’Algérie arrive en huitième position avec un programme important de dessalement comprenant plusieurs projets d’une valeur de 210 millions de dollars selon le même rapport.
Auditionné par la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre du débat autour des dispositions du PLF 2022, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab avait indiqué que «la plus grande partie du budget de fonctionnement du secteur était composée de dotations financières dédiées au soutien du coût de dessalement d’eau de mer, soit une enveloppe de 57 milliards DA (66%)». 

En comparaison avec la région Mena, le rapport indique que les États-Unis ont annoncé en 2021 qu’ils investiraient 5 millions de dollars dans les technologies de dessalement. L’Australie et le Royaume-Uni font également partie des autres pays riches utilisant ces mêmes technologies. «À l’heure actuelle, les technologies de dessalement ont cependant des limites majeures, telles que le fait que les usines sont extrêmement coûteuses à construire et à utiliser, nécessitant une énorme quantité d’énergie pour fonctionner» indique le rapport qui cible aussi des incidences sur l’environnement. 

En Algérie, le programme d’urgence de développement des capacités de dessalement d’eau de mer prévoit la réalisation de plusieurs  usines de traitement à travers les wilayas de Tipasa, Oran, Béjaïa, El Tarf et Boumerdes, avec une capacité de production de 300.000 m3/jour pour chaque station. Notre pays, qui compte actuellement une quinzaine de stations de dessalement d’eau de mer opérationnelles, table, selon le programme tracé par le gouvernement, sur une vingtaine d’entités opérationnelles à partir de 2024. 

Un nombre appelé à augmenter suite à la concrétisation du programme de six autres stations - citées plus haut - dont la mise en service future devrait permettre de réduire sensiblement la dépendance aux eaux de barrages et eaux souterraines, est-il escompté. Le programme en cours d’exécution devrait permettre de porter les capacités de mobilisation des eaux de mer dessalées à 42% en 2024 - contre moins de 20% actuellement - avec la mise en service des cinq stations de dessalement d’eau de mer en cours de réalisation, et à 60% du taux global d’alimentation en eau potable à l’horizon 2030, grâce aux entités dont les travaux seront lancés en 2025. 

Le programme s’inscrit dans le cadre de la décision du Conseil des ministres du 25 juillet 2021, portant généralisation du dessalement d’eau de mer à la région nord du pays. Dans cette optique, a été créée l’Agence nationale de dessalement de l’eau (Ande) devant constituer «un instrument de mise en œuvre de la politique nationale en matière de dessalement d’eau» et «de renforcement des capacités nationales de production d’eau en vue d’assurer la sécurité hydrique».
 

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