Le sud du pays en général et les zones frontalières en particulier connaissent un «désert» sanitaire. Cette entorse au confort du citoyen ne date pas d’hier et n’est non plus un secret pour personne.
Elle occupe, désormais, les débats publics consécutivement aux orientations du président de la République de prendre en charge les zones d’ombre, qui sont encore une réalité à travers les régions du pays. L’étendue du territoire national, caractérisé par un relief spécifique, est constituée, en grande partie, d'un désert au climat extrême qui accentue la difficulté à l’intégration de ces vastes contrées à la dynamique de développement global.
C’est dans ce contexte assez spécifique que certaines inégalités peuvent survenir, notamment dans des secteurs sensibles comme celui de la santé. L’amélioration des conditions de vie des populations locales implique alors des besoins, au demeurant légitimes, de plus en plus exigeants. Il est question d’assurer des soins de qualité dignes de l’avancée technologique de la médecine moderne.
Ces nouvelles attentes à satisfaire ne peuvent, pour autant, occulter les politiques sanitaires successives menées au profit des populations locales. Bien des efforts et des sacrifices ont été consentis par la jeunesse du pays pour soutenir une carte nationale de soins. Les médecins enrôlés dans le cadre du service militaire sont systématiquement affectés dans les structures sanitaires éparses pour servir les citoyens isolés, y compris ceux des tribus nomades.
Des campagnes de vaccination ont été menées régulièrement au point où des maladies graves ont été déclarées totalement éradiquées, à l’image du paludisme et de la poliomyélite, entre autres. Aussi, il a été instauré depuis fort longtemps un service civil obligatoire pour les nouveaux diplômés des facultés de médecine.
Tout récemment encore, la durée de cette mission médicale a été portée à cinq années d’exercice. C’est une décision qui vient concrétiser les orientations du président Tebboune, axées sur l’amélioration des conditions de vie du citoyen sans distinction géographique. Il reste à espérer que le terrain soit favorable à toutes ces intentions. Une politique interministérielle doit être définie pour assurer un environnement attractif pour les professionnels de la santé.
Cela doit concerner aussi bien les conditions de vie familiale confortable qu’un environnement professionnel évolutif. Les ministères de la Santé, des Transports, de l’Habitat et de l’Enseignement supérieur sont autant de secteurs devant se concerter pour définir une stratégie commune capable d’intéresser le corps médical à accomplir sa mission, voire à s’installer définitivement dans ces extrémités du territoire national. Le charme envoûtant de ces hauts lieux du tourisme ne suffira pas, à lui seul, à enchanter son monde.
Il importe d’y entreprendre une nouvelle vision d’un développement social dans laquelle le confort du citoyen sera le principal objectif. Une telle démarche globale en direction de la jeunesse pourra peut-être mettre fin à la saignée de nos médecins qui quittent le pays. Ils sont plus de 14 000 à s’installer sous d’autres cieux. L’ambition de la politique de l’éradication des zones d’ombre sera-t-elle la bonne solution ?