Des richesses naturelles à valoriser

03/02/2022 mis à jour: 03:31
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Photo : D. R.

Œuvre de Djamel Guemache et M’hamed Merdji, le livre Bien-être sanitaire - usages bénéfiques des huiles essentielles et végétales, paru récemment à Tafat éditions, a touché un domaine très peu exploité en Algérie, concernant l’extraction des huiles essentielles et végétales, en dépit d’un regain d’intérêt constaté, ces dernières années, pour les produits du terroir.

Ce qui explique aussi cet engouement manifesté par les Algériens pour les richesses de la campagne et celles de la forêt, dont la valorisation est un moyen très sûr vers un développement durable, dans un pays qui offre une biodiversité remarquable. Ces huiles peuvent être également un moyen pour développer une activité socioéconomique créatrice d’emplois et de richesse, tout en veillant à la préservation des ressources naturelles.

«La conception de cet ouvrage a été montée sur une idée originale, en l’occurrence, le développement socioéconomique que les produits du terroir peuvent en procurer. L’auteur s’est donc investi pour élaborer un listing de 90 essences, dont une bonne partie existe à l’état sauvage en Afrique du Nord, que certaines d’entre elles reconnues pour leur excellence par rapport au chevauchement du climat méditerranéen avec les courants d’air secs et chauds qui remontent du Sahara», a noté Akli Moussouni, expert senior, dans «l’avant-propos» du livre.  Divisé en quatre parties, l’ouvrage présente et développe le concept de développement durable, devenu une exigence d’actualité.

Il le définit comme étant «un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs». Autrement dit, «concilier à la fois une croissance des marchés et de la production tout en respectant les limites naturelles (environnement) et sociétales (droits de l’homme)».

Pour bien éclairer le lecteur, les auteurs du livre ne manqueront pas de revenir plus longuement sur les origines historiques et institutionnelles du concept de développement durable dans le monde, notamment en Algérie à la faveur d’une réelle prise de conscience collective dans les années 1980 après la détérioration de la couche d’ozone et l’augmentation du gaz carbonique dans l’atmosphère, avec les risques d’épuisement des ressources naturelles, les menaces de disparition des espèces animales et la menace sur l’environnement.

Ce qui mènera à des réflexions sur la nécessité de sensibiliser sur l’importance d’une consommation responsable et l’obligation de mener des actions pour préserver ces richesses pour les futures générations, notamment celles du terroir, que l’ouvrage explicite et développe toutes les définitions.

Un savoir-faire séculaire

Dans une seconde partie, le livre fait une part belle aux huiles végétales et huiles essentielles, dont il donne les définitions, les compositions et les bienfaits sur la santé à travers un aperçu de 89 produits. Certains sont bien connus du large public en Algérie, même si leur usage demeure limité, à l’exemple de l’huile de grains de figue de Barbarie, l’huile de lentisque, l’huile du jujubier, l’huile d’amande amère, l’huile de ricin, l’huile de laurier et autres.

On y découvre également des huiles jusque-là méconnues, comme l’huile de chardon marie, l’huile de noyaux d’abricots, l’huile de fenouil, le Carotal, l’huile de graines de mandarine, l’huile de zeste d’orange et autres. Pour autant, l’ouvrage ne manque pas de rappeler ce retour à la terre et à la nature, qui s’est manifesté après les récentes crises alimentaires, l’incapacité de la médecine à soigner certaines pathologies.

«Un retour à une citation d’Hippocrate en l’an 460 avant Jésus Christ qui précise que la nature est le médecin du malade.» Pour revenir au cas de l’Algérie, le livre aborde les aspects historiques et culturels qui se manifestent dans les différentes régions grâce à un savoir-faire séculaire transmis à travers les générations depuis des siècles.

On cite les exemples d’exploitation du Thuya de Berbérie, du grenadier, de l’oléastre (olivier sauvage) et du figuier de Barbarie. Malgré toutes ces richesses, il est relevé que peu d’études approfondies ont été menées pour permettre l’identification des essences exploitables offertes par les forêts et les campagnes algériennes.

Pour rappel, Dr M’hamed Merdji est professeur de marketing et expert à l’international Montpellier Business School. Ses principaux thèmes de recherche sont la stratégie d’entreprise et le comportement des consommateurs dans les petites et moyennes entreprises dans l’industrie alimentaire.

Pour sa part, Djamel Guemache est titulaire d’un MBA en management à l’ESG de Paris. Il achève un doctorat exécutif en marketing agroalimentaire à l’ISGP d’Alger avec pour thème : produits de terroirs algériens et perspectives d’exportation vers le marché français. Il est aussi conseiller en entreprise et directeur commercial de Pavirev Algérie.  

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