Des parties d’immeubles complètements dégradés, présentant un sérieux risque d’effondrement menacent la vie de milliers de citoyens aux marchés populaires de la Nasse Casbah.
Des travaux de restauration ont été programmés, à la fois pour conserver ces constructions relevant du patrimoine de la capitale, mais aussi afin de préserver ces espaces commerciaux très fréquentés par les Algérois. Hélas, les travaux sont toujours à la traîne, suscitant l’indignation des citoyens,et surtout celle des commerçants. Ces derniers, propriétaires de locaux commerciaux dans les rues Amar El Kama et Mahmoud Bouhamidi, entre autres, avaient protesté il y a quelques mois contre ce statu quo.
Cela, d’autant que depuis le début des travaux de restauration, plusieurs commerçants ont été contraints de baisser rideau pour les besoins des travaux de rénovation. Plus de deux années sont passées sans que le chantier n’avance d’un iota. Un périmètre de sécurité y a été établi, interdisant l’accès, incluant plusieurs locaux commerciaux. Mais la société chargée des travaux s’est éclipsée aussitôt les barricades en tôle ondulée ont été installées en guise de clôture. Après une longue attente, certains commerçants, tenaillés par le chômage et outrés par l’absence de travaux, ont rouvert leurs locaux.
Les clients sont de retour, mais la menace est omniprésente. Cela, d’autant que le danger est omniprésent et le risque de voir des pans entiers de certains immeubles s’écrouler est évident. Interrogés, commerçant et clients n’ont pas manqué d’exprimer leur incompréhension quant au laisser-aller des autorités publiques, censées veiller sur l’achèvement des travaux dans les meilleurs délais. «Même les parties non concernées par le chantier sont dans un mauvais état. Pour gagner du temps, des madriers y ont été placés afin de les consolider, sans toutefois garantir la sécurité des citoyens et des vendeurs», nous dira un habitant, ajoutant ne pas comprendre les raisons des interminables retards dans la restauration de ces constructions.
Ce laisser-aller ne devrait pas exister, sachant qu’à quelques mètres de là se trouve l’immeuble qui s’est effondré le 22 avril 2019 provoquant la mort de 5 membres d’une même famille. D’autres immeubles parfois habités sinon accueillant au rez-de-chaussée des commerces, à proximité de la mosquée Ketchaoua, continuent à être fréquentés par les citoyens. Les autorités de wilaya semblent attendre qu’un drame arrive pour prendre des mesures ou se décider enfin à redémarrer les chantiers en hibernation. Faut-il préciser que l’immeuble ayant coûté la vie à cinq personnes est à son tour clôturé et entouré de fils barbelés, sans pour autant que des travaux n’y soient engagés. Cet immeuble offre ainsi aux visiteurs et aux habitants une image macabre et ravive le souvenir d’un drame qu’on aurait préféré effacer.