Des malades atteints d’IMC (Infirmité motrice et cérébrale) vivent une situation très critique, ne sachant plus à qui s’adresser, en raison de l’indisponibilité de traitements dont ils dépendent toute leur vie, au moment où aucune autorité n’est en mesure de leur fournir la moindre explication.
Ces médicaments indispensables sont le Rivotril, Rovimed et Clona en gouttes prescrits pour cette catégorie de malades, souffrant d’une pathologie lourde et handicapante. Ce traitement est introuvable dans les pharmacies depuis des mois, selon le témoignage de Larbi G., père d’un malade âgé de 17 ans, atteint d’IMC depuis son enfance, qui a pris attache avec El Watan pour raconter ses souffrances, et celles aussi de nombreuses familles qui comptent des cas pareils.
«Cela fait une année que je cherche ces médicaments dans toutes les pharmacies à Constantine et dans les autres wilayas, mais ils sont introuvables.
Pourtant, le produit Rivotril Clona en gouttes était fabriqué en Algérie, mais j’ai appris finalement qu’il ne l’est plus. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de produit de substitution, ce qui accentue nos problèmes», a révélé Larbi G. «Même dans les officines, on ne me donne aucune réponse précise ; on ne sait même pas si ces médicaments ont été retirés de la vente, ne sont plus commercialisés ou qu’ils sont en rupture de stock», a-t-il ajouté.
Voulant savoir où se situe le problème, le père du malade décide de saisir la direction de la santé de la wilaya de Constantine (DSP). «La première fois que j’ai posé le problème au DSP, il m’a affirmé qu’il n’était pas au courant. Une seconde fois, il m’a demandé de lui donner du temps pour tenter de voir où se trouve la défaillance ; quinze jours plus tard, il a fini par avouer que le problème le dépasse», a rappelé notre interlocuteur.
Dans ce cas, comment vont faire les parents de ces malades. «On se débrouille comme on peut pour se procurer ces médicaments un peu partout en Tunisie ou en France, mais souvent cette solution est limitée en raison des ordonnances exigées», note-t-il.
Ce dernier s’interroge sur les causes ayant provoqué cette pénurie qui met en danger la vie de milliers de malades atteints de cette pathologie, et si l’Etat a décidé de réduire les importations, le Clona était fabriqué en Algérie. «Je lance un appel urgent au ministre de la Santé pour trouver une solution à cette situation devenue insoutenable, et qui menace sérieusement la vie des malades. Je ne demande pas une prise en charge, mais juste que mon fils puisse bénéficier de soins et avoir régulièrement ses médicaments qui lui ont été prescrits par son médecin d’une manière légale.
Nous souffrons énormément de voir son état de santé se dégrader, alors que nous ne pouvons rien faire pour lui», déclare un père éploré.