A J-9 du défaut de paiement, les camps démocrates et républicains ne sont toujours pas arrivés à un accord pour éviter la situation de défaut de paiement qui se profile au 1er juin prochain. Récession et économie en chute libre seront au menu de l’administration américaine si la limitation du plafond de la dette n’est pas relevée d’ici la fin du mois en cours.
Les discussions entre Joe Biden, Président américain et le chef de file des républicains Kevin McCarthy ne se sont pas soldées par un accord tant que les exigences républicaines d’opérer des coupes budgétaires ne sont pas satisfaites. «Il est très probable que le gouvernement ne soit pas en mesure de payer toutes les dépenses du pays dès le 1er juin», a affirmé Janet Yellen, secrétaire d’Etat au Trésor.
Si les membres du Congrès toutes tendances confondues s’accordent sur la nécessité de ne pas prendre le risque du défaut de paiement, ils n’arrivent toutefois pas à se mettre d’accord sur la manière de l’éviter. Chaque camp essayant de profiter de la situation pour faire passer ses exigences. Alors que les républicains demandent à baisser les dépenses en 2024, la Maison Blanche insiste pour maintenir le même niveau de financement de ses besoins.
Avec un plafond de la dette américaine s’élevant à 31.000 milliards de dollars, la levée de la limitation de ce plafond pourrait permettre à l’administration de faire de nouveaux emprunts ou à défaut déclarer l’incapacité de financer le budget du gouvernement et donc de l’économie. «Ce serait catastrophique et dévastateur pour l’Amérique et, pour le dire franchement, le monde entier», avait alerté Joe Biden avant la réunion du G7. Aux Etats-Unis, le défaut de paiement se traduira par l’incapacité de verser les salaires des fonctionnaires, ainsi que les prestations sociales (santé, enfance, personnes âgées).
Le manque de liquidités empêcherait le paiement de centaines de milliards de dollars de factures affirment des économistes en prévoyant une chute pouvant atteindre 45% des valeurs boursières. Une forte dépréciation de la valeur du dollar est aussi à prévoir dans ce cas avec une baisse des rendements obligataires et une chute des actions. Les effets d’un tel scénario toucheront l’économie mondiale et en premier lieu l’Europe. Les investisseurs seraient réticents à détenir la dette souveraine.
«La situation serait catastrophique pour tous les organismes qui détiennent beaucoup d’obligations publiques émises par les Etats-Unis, comme les banques, les fonds de pension, les compagnies d’assurance, ou les fonds de placement collectifs» , indique dans Libération, Eric Dor, directeur des études économiques à l’Ecole de commerce IESEG en prédisant un effet de faillites en chaîne avec une nouvelle crise financière globale.
La récession pourrait se propager au Vieux continent avec des effets sur la consommation des ménages et investissement des entreprises. Par ailleurs, une baisse de la valeur du dollar pourrait faire augmenter la demande mondiale sur des produits américains devenant moins chers.