Des augmentations de trop !

23/01/2022 mis à jour: 09:56
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Pour évaluer l’impact des dernières augmentations des prix des produits alimentaires, des effets vestimentaires, des médicaments, entre autres, sur les ménages, nous nous sommes rapprochés de quelques gérants d’établissements commerciaux et de citoyens. 

Kamel, gérant d’une supérette, nous confie : «Ces derniers mois, je ne sors qu’une ou deux fois par semaine pour m’approvisionner, il y a une chute brutale des ventes, les clients se limitent à l’achat des produits de première nécessité comme l’huile, la semoule, le café, le sucre et le lait. C’est vraiment c’est le stricte minimum. Quant à la vente des produits laitiers et ses dérivés et les limonades, elle a chuté de plus de 60% »

«Alors que l’année dernière, ou pendant même le début de la pandémie, je sors presque tous les jours pour ne pas laisser mes étalages vides», at-il ajouté. 

«J’arrive mal à récupérer mon argent, à cause de la vente à crédit et je ne peux empêcher un père de famille, qui est mon client depuis des années, de prendre une boîte de lait ou un sachet de sucre pour ses enfants», se plaint-il. 

En effet, les habitants d’une région montagneuse comme Adekar, à titre d’exemple, ont une situation sociale névralgique. Dans cette petite ville de 5000 habitants, les emplois permanents se comptent sur les doigts d’une seule main. 

Pas d’usines ni de grandes entreprises installées dans la région. Les quelques chantiers de bâtiments qui absorbent une partie du chômage sont en état d’arrêt total depuis l’augmentation des prix de l’acier de 100 %. Nacer T., père de deux enfants qui travaille comme ouvrier dans un chantier, s’est retrouvé sans salaire depuis que son patron a décidé d’abandonner son projet. 

«Si ce n’est l’élevage de bovins que j’exerce en parallèle et l’aide de mon frère qui vit en France, je ne saurai comment satisfaire les besoins de ma famille», avoue-t-il, dépité. 

«Le salaire, bien qu’il soit dérisoire, néanmoins, le fait d’être assuré me permet de soigner ma femme et mes enfants aux moindres frais», reconnaît-t-il. 

Khlifa, artisan maçon du village Halafa de la commune d’Adekar, un père de trois enfants aussi, qui a l’habitue de s’engager dans la construction de petites villas et qui gère en parallèle une cafétéria au village s’interroge : «On ne sait pas jusqu’où peuvent aller ces dernières augmentations».

Notre interlocuteur regrette également le blocage du retour des émigrés. «Même les émigrés qui réanimaient, en grand partie, le commerce dans la région, surtout en période estivale, et qui créent des petits emplois dans le bâtiment en construisant leurs villas sont bloqués à cause du pass sanitaire et de la cherté des billets d’avions», déplore-t-il. 

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