Dénouement à l’APC de Boudouaou : Les élus reviennent à nouveau aux affaires

06/04/2024 mis à jour: 02:24
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La commune de Boudouaou a perdu plus 20 milliards centimes suite au gel des activités de l’APC - Photo : D. R.

Bloquée depuis juin 2022 à cause de désaccords entre élus, l’APC de Boudouaou a repris du service cette semaine au grand bonheur de la population.

Retour à la normale à l’APC de Boudouaou. Après 22 mois de désaccords et de blocage tous azimuts, les élus de l’assemblée communale ont mis de côté leurs différends et reviennent aux affaires pour exercer ce qui reste de leur mandat. «La raison a fini cette fois par l’emporter face aux calculs politiciens et intérêts individuels», réagit Ammi Makhlouf (67 ans), un retraité des Impôts.

Le déblocage de l’APC est intervenu après plusieurs mois de tractations entre les partisans et le fameux groupe des 14 élus opposants au P/APC,  Sadek Nadji. «Le mérite revient au médiateur local de la République, Ali Boussaidi,  qui, grâce à sa sagesse et son esprit de dialogue, a su  concilier les deux parties pour le bien de tous», a souligné un élu.

Désormais,  l’heure est à la relance de la machine de développement, grippée depuis plusieurs mois. La tâche semble difficile. Les requêtes en suspens sont légion aussi bien à Benmerzouga et N’chit, qu’à Sidi Salem, El Merdja, Ghoualem, Benadjel ou encore au Plateau.

A H’laimia, les habitants manquent de tout : routes goudronnées,  éclairage, structures de jeunesse et espaces de loisir... L’état des routes laisse à désirer même sur certains axes du chef-lieu, comme c’est le cas du côté du marché ou à El Merdja.

Le blocage de l’APC a fait aussi le bonheur de beaucoup d’individus mal intentionnés. «D’importants biens de la commune sont exploités sans contrepartie par des tiers», dira un septuagénaire, citant un terrain jouxtant le centre culturel et un autre sis à Sidi Youcef devant servir à l’extension du cimetière, tous deux occupés illicitement. La ville étouffe à cause des bouchons.  Faute de trémies et d’un plan de circulation adéquat.

Les recettes en baisse

«Le budget communal a baissé de plus 20 milliards de centimes à cause du gel des activités de l’APC. Il était de 76 milliards de centimes en 2022 avant de chuter à 56 milliards une année après.

En 2015, la Cour des comptes a établi un rapport accablant sur la gestion du patrimoine immobilier de la commune, mais ses recommandations sont restées lettre morte», déplore un fonctionnaire de l’administration communale.

Le marché n’a pas été loué depuis plus de trois ans, alors qu’il devait engranger trois milliards de centimes par an, dit-il.  Notre interlocuteur cite aussi l’abattoir,  fermé depuis des années à cause de la non-signature du PV de son adjudication par l’APC.

Ce bien immobilier devait, selon lui, générer deux milliards de recettes supplémentaires à la trésorerie, mais les forces de l’inertie ont préféré le laisser à l’abandon.

Les conséquences des dissensions entre élus ne s’arrêtent pas là. «Notre commune est parmi les dernières en matière de consommation des budgets.

Nous avons plus de 30 opérations qui connaissent des retards dans la réalisation. Sans parler des projets gelés ou non lancés comme celui de la piscine semi-olympique, des stades de proximité ou des opérations d’amélioration urbaine», poursuit-il.

A rappeler que cette municipalité de 120 000 habitants a été secouée par plusieurs scandales de corruption ces dernières années.

En novembre dernier, deux anciens P/APC, des entrepreneurs et de hauts fonctionnaires de la commune ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour «passation de marchés en violation de la loi», «dilapidation de deniers publics», «faux et usage de faux», «attribution et obtention d’indus privilèges», etc.

Ces condamnations vont-elles servir de leçon à ceux qui sont tentés d’emprunter les voies illégales pour s’enrichir ? On le saura plus tard. 
 

 

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