L’événement a réuni les outils et les ingrédients pour une préparation réussie d’un cake au contenu et aux contours inédits, dont le jeune chef est le seul à détenir les secrets.
En abordant Ramzy Bencharif, un jeune passionné de pâtisserie française, on a l’impression de le connaître depuis longtemps. Engagée avec lui, la discussion coule comme un fleuve tranquille. Spontané, affable et surtout loquace, il ne manque pas de vivacité. Mais son véritable talent, celui de l’art de la table, il a su le montrer avec brio lors d’une démonstration culinaire suivie d’une dégustation organisée récemment par l’Institut français d’Algérie à Constantine à l’hôtel Novotel de la ville dans le cadre du mois de la gastronomie.
L’événement réunissait déjà les outils et les ingrédients qu’il faut pour une préparation réussie d’un cake au contenu et aux contours inédits, dont il est le seul à détenir les secrets. Une ambiance conviviale, un public nombreux et attentionné, en majorité de la gent féminine (cela se comprend), une bonne dose de concentration, même s’il y avait quelques grammes de trac au début, une maîtrise des techniques, pas d’excès dans les gestes, une communication bien mesurée avec un inévitable zeste d’humour.
«J’ai déjà réalisé de nombreuses démonstrations culinaires, mais aujourd’hui, je le fais pour la première fois devant mes parents, c’est pour cela que je suis un peu intimidé», a-t-il lancé lors des préparatifs. Il faisait allusion à sa mère, sa source d’inspiration, qui l’avait guidé lors de ses premiers pas dans le vaste monde de la gastronomie. Une mère qui le suivait avec fierté et tendresse.
«Nous sommes fiers de ce que fait notre fils ; c’est vrai que nous avions au début des soucis quand il a déménagé pour vivre seul à Alger, mais aujourd’hui, il a réussi dans la voie qu’il a choisie et nous en sommes très heureux», a confié sobrement son père à El Watan. Ramzy n’hésite pas à impliquer l’assistance dans la préparation.
Il explique les étapes, le choix des ingrédients, le pourquoi de tel ou tel produit, la qualité, enfin presque tout. Il conseille, déconseille, propose, donne des détails, des astuces et affine sa préparation par des gestes brefs et sobres, sans acrobatie. Le résultat sera un parfait cake que le public qui l’a dégusté ne manquera pas d’apprécier, et surtout de bien noter le jeune chef.
Une passion de jeunesse
Né en 1999 à Aïn Beïda, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, de parents constantinois, un père vétérinaire et une mère enseignante de sciences naturelles au CEM, Ramzy décroche son bac en 2017 au lycée Ibn Taymia de Constantine. Après l’obtention d’une licence en marketing à l’université Abdelhamid Mehri Constantine 2, il décide de tracer sa voie dans le monde de la gastronomie, et spécialement la pâtisserie française. Une passion qu’il cultive depuis son jeune âge. «Cela a commencé à l’âge de 14 ans.
Je profitais des mardis après-midi, où on n’avait pas cours pour apprendre à préparer des recettes, en suivant les conseils de ma grand-mère. Et j’ai réussi à réaliser pour la toute première fois une mousse au chocolat, qui a été une agréable surprise pour toute ma famille», a-t-il révélé à El Watan. Puis les choses se sont allées très vite.
Ramzy commence à explorer d’autres recettes. En parfait autodidacte, il se documente, fait des recherches, essaye de nouvelles recettes, innove, fait et refait, réussit et parfois échoue, mais n’hésite pas à introduire des ingrédients à son goût. En 2018, il devient créateur de contenu culinaire sur les réseaux sociaux.
En 2020, il s’installe à Alger pour se faire une place dans un monde où la concurrence est déjà rude. «C’était un choix crucial pour moi. J’ai commencé timidement, puis j’ai pris de l’assurance ; maintenant je travaille avec des producteurs pour la création de recettes à base de produits qu’on me propose, puis je lance des vidéos de recettes sur internet, et ça marche», a-t-il confié.
Une création associée à la publicité, selon ses termes. Ramzy reconnaît que s’il est parvenu à réussir c’est grâce à sa famille. «Je conseille les jeunes qui veulent faire comme moi d’avoir la passion et ne pas baisser les bras, et surtout d’écouter les conseils de leurs parents et leur faire confiance, car ils ont une grande expérience dans la vie», a-t-il conclu.