Défi entier

13/01/2022 mis à jour: 02:52
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La démographie reste un paramètre important dans tout pays qui désire assurer avec maîtrise son développement et éviter les risques de la surprise face à un certain nombre de difficultés qui ne lui laisseront pas vraiment un temps de réaction.

L’Algérie, pourtant, ne semble pas tout à fait préparée à ce scénario, si l’on s’en tient à l’analyse de certains indicateurs qui renseignent sur l’évolution de sa population. Les mutations – il est vrai – s’effectuent le plus souvent de manière silencieuse pour s’en rendre compte à temps.

La question paraît fort d’actualité pourtant et, si l’on s’en tient aux conclusions d’une étude des chercheurs du Cread sur le sujet, il serait déjà question du vieillissement de notre population. L’étude dont il s’agit essaye de répondre à la question de savoir s’il ne faut pas déjà «s’en soucier» !

A l’instar de nombreux pays qui connaissent ce phénomène de vieillissement de leur population, l’Algérie, en effet, n’échappera pas à cette tendance naturelle un jour ou l’autre. Bien que constituée d’une majorité de jeunes, notre population semble subir une transformation «rapide». L’étude cite l’exemple du rapport qui décroît entre la population en âge de travailler et celle à l’âge de la retraite.

«En 2021, ce ratio est passé en dessous de 6 pour la première fois de l’histoire de l’Algérie depuis son indépendance, et il poursuivra sa baisse substantielle à l’avenir pour atteindre, selon les projections, une valeur de 2,7 en 2051.»

Ces résultats doivent interpeller les dirigeants du pays sur les difficultés supplémentaires qui doivent s’ajouter aux autres contraintes des politiques publiques. Le chômage, le système de santé et son corollaire, l’accès aux soins, le régime des retraites et… l’informel seraient autant de sujets brûlants qui doivent donc accaparer l’attention de tout gouvernement à l’avenir.

L’enjeu est, en effet, économique et social ainsi que veut le proclamer haut et fort cette étude face aux officiels. Le défi est entier pour une économie dont le taux de croissance est de loin en-deçà des niveaux requis (7 à 8% de croissance) ne serait-ce que pour absorber le contingent des nouveaux arrivants chaque année sur le marché de l’emploi.

Actuellement, le taux de chômage, selon les institutions internationales, tourne à plus de 11%. Tandis que la Caisse nationale des retraites (CNR) est déjà en déficit structurel pour pouvoir se passer du concours des revenus pétroliers.

Ce déséquilibre restera aussi longtemps que le nombre de cotisants n’aura pas augmenté. Les dirigeants du pays sont ainsi interpellés sur cette urgence.

Le temps presse et les manquements d’aujourd’hui seront payés cash demain.

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