L’ANP axe sa stratégie de développement de l’appareil de Défense nationale sur le renforcement des capacités opérationnelles des différentes forces armées en investissant aussi bien dans la ressource humaine que dans les équipements et les technologies de pointe.
L’Armée nationale populaire (ANP) ambitionne d’«occuper les premiers rangs en termes de supériorité régionale». C’est le général d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP, qui l’affirme lors de sa visite, le 8 juillet à l’Académie militaire de Cherchell, dans la wilaya de Tipasa. Les efforts de modernisation consentis par l’institution militaire placent déjà l’ANP parmi les plus grandes armées africaines, derrière l’Egypte qui occupe la première position et devant l’Afrique du Sud qui est au troisième rang.
Le Haut Commandement militaire continue, assure le général d’Armée Said Chanegriha, à «déployer tous les efforts nécessaires», afin de «conférer davantage d’efficacité et de professionnalisme, non seulement à notre appareil de formation, mais aussi à l’ensemble des composantes de nos forces armées».
L’objectif de ce déploiement est, atteste-t-il, d’«atteindre une disponibilité optimale, digne d’une armée professionnelle et imposante, qui a pour devise la défense du peuple et de la patrie, et pour légitime ambition d’occuper les premiers rangs en termes de supériorité régionale».
L’institution militaire axe sa stratégie de développement de l’appareil de défense nationale sur le renforcement des capacités opérationnelles des différentes forces de l’ANP en investissant grandement aussi bien dans la ressource humaine que dans les équipements et les technologies de pointe. D’importants programmes de formation et d’entraînement dans des situations les plus extrêmes ont été exécutés au cours de ces dernières années.
L’état-major de l’ANP investit beaucoup dans la formation appliquée pour développer le potentiel humain de manière à ce qu’il soit au maximum de ses capacités de maîtrise des systèmes de défense les plus sophistiqués. Ces programmes de formation visent, en effet, à permettre aux forces de l’ANP de se mettre au diapason des évolutions sécuritaires et militaires, mais également à veiller à une exploitation optimale des moyens humains et matériels déployés.
Exercices tactiques
Cet effort continu visant à améliorer les aptitudes d’intervention des forces de l’ANP se traduit également par l’organisation régulière d’exercices tactiques à munitions réelles. Des exercices grandeur nature qui impliquent une grande précision et une parfaite coordination entre différentes forces intervenantes pour l’exécution des opérations et la destruction des cibles identifiées.
C’est le cas, par exemple, du dernier exercice «Fadjr 2023» effectué en juin dernier à Djefla, dans la première Région militaire. L’armée algérienne a employé, pour la première fois dans cet exercice, le système antiaérien Tor-M2, mis en service il y a seulement quelques années en Russie. Ce système, considéré par les spécialistes comme l’un des plus sophistiqués au monde, est utilisé dans la couverture aérienne des troupes au sol. Il est capable de faire face à des attaques aériennes par avion, hélicoptère ou drone et à toute forme de menace balistique.
Autre arme testée lors de cet exercice tactique : le drone chinois Wing Loong 2. Inspiré des caractéristiques du drone américain «MQ-9 Reaper», qui a fait ses preuves sur le théâtre des opérations en Egypte et au Yémen, le Wing Loong 2 est une version plus aboutie et plus sophistiquée du «CH-4». Fabriqué par la Société de l’industrie aéronautique de Chine (Avic), ce drone est conçu pour les guerres modernes. Ces nouveaux appareils chinois viennent en effet renforcer l’arsenal d’avions sans pilote dont dispose l’ANP.
Equipements de pointe
L’armée algérienne a réussi, grâce à son vaste programme de modernisation étalé sur plusieurs années et qui se poursuit toujours, à mettre sur pied deux types de drones, appelés «El Djazaïr 54» et «El Djazaïr 55».
Il s’agit de modèles modifiés et améliorés du «Yabhon United 40», mis en place par la société émiratie Adcom Systems, spécialisée dans la fabrication de véhicules aériens sans pilote (UAV). Ces deux premiers drones militaires de fabrication locale ont été testés avec succès en décembre 2018. Quelques mois plus tard, en avril 2019, l’armée de l’air en a fait usage en situation réelle pour détruire des casemates appartenant à des groupes terroristes.
L’ANP, qui investit également dans la recherche scientifique pour améliorer ses capacités de défense, a engagé le processus d’acquisition de drones turcs. Un accord de vente a été conclu entre le commandement des forces aériennes et le groupe Turkish Aerospace Industries pour la fourniture de six drones. Les drones militaires turcs, à l’instar du célèbre «Bayraktar TB2», ont démontré leur performance sur le terrain aussi bien en Syrie qu’en Libye.
Mais leur plus grand succès a été en Ukraine. Le renforcement des stocks de drones est de nature à permettre aux forces de l’ANP d’être préparées aux guerres modernes qui évoluent à une vitesse effrénée.
Ni source de menace ni d’agression
Le développement et la modernisation des forces de l’ANP vise «exclusivement», comme le souligne à chaque occasion le Haut Commandement militaire, à garantir une sécurisation globale des frontières nationales, à protéger les sites stratégiques et à lutter contre le terrorisme, le trafic d’armes et le narcotrafic.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’a d’ailleurs rappelé lors de son déplacement à Djelfa le 25 juin dernier en précisant que l’Algérie «n’a jamais constitué, depuis son indépendance, une source de menace ou d’agression sur quiconque». «Il n’est un secret pour personne que l’acquisition des moyens de force est une de nos priorités, pour préserver notre souveraineté face aux tentatives de déstabilisation dans notre région», a-t-il souligné.
Pour faire face aux menaces sécuritaires au niveau régional, l’Algérie a intensifié sa coopération militaire avec les pays voisins du Sahel en s’appuyant sur le Comité d’état-major opérationnel commun (Cemoc). Créé en 2010, ce comité, basé Tamanrasset, regroupe l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Le Cemoc est soutenu par une autre structure plus large dédiée au partage du renseignement militaire, à savoir l’Unité de Fusion et de Liaison (UFL) créée en octobre 2010 à Alger. L’UFA regroupe l’Algérie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la Libye, le Burkina Faso, le Tchad et depuis 2011 le Nigeria.
Le président Tebboune préside la cérémonie de sortie de promotions à l’académie militaire de Cherchell
Le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier à l’Académie militaire de Cherchell « Houari-Boumediene», la cérémonie de sortie de promotions au titre de l’année 2022-2023.
Après avoir remis les grades et les attestations aux majors de promotion, le président de la République a donné son approbation pour baptiser les promotions sortantes du nom du défunt moudjahid, le colonel Mohamed Salah Yahiaoui.
Il a, ensuite, suivi des exhibitions militaires exécutées par différentes formations de l’ANP, reflétant un haut niveau de professionnalisme. Dans son allocution d’ouverture, le général d’armée et chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, a salué «la supervision personnelle par le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, de la cérémonie de sortie de promotions à l’Académie militaire de Cherchell, épine dorsale du système de formation de l’ANP ».
Il a mis en avant «l’intérêt particulier accordé à l’Académie, à l’instar des autres écoles de formation de l’ANP, à travers la garantie de toutes les conditions et moyens humains et matériels, permettant de concrétiser la stratégie de modernisation et de professionnalisation de l’institution militaire». R. N.