Des tombes de l’époque byzantine ont été découvertes, récemment, dans l’enceinte du théâtre régional Mahmoud Triki de la ville de Guelma lors de travaux de rénovation de cet édifice. «L’exhumation d’une première tombe ainsi que d’un squelette a surpris les ouvriers au moment où ils s’attelaient à creuser le sous-sol du théâtre.
Les travaux avaient pour objectif de couler les semelles en béton pour soutenir les assises de la scène et des planches», a déclaré, hier à El Watan, Dr Adel Ouafia, chef de la division de l’archéologie et maître de recherches au Centre national de recherches en archéologie (CNRA) d’Alger.
«La direction de la culture de Guelma a été informée dans les temps et le ministère a donné une suite favorable et une autorisation m’a été octroyée», a indiqué l’experte. Et de préciser : «Ce que je peux vous dire à ce sujet, c’est qu’il s’agit pour le moment de la découverte de trois tombes situées à 3 mètres en dessous du niveau du sol.
Nous sommes ici en présence de tombes sous bâtières de l’époque byzantine donc tardives généralement entre le Ve et le VIe siècle. L’absence de mobilier funéraire est tout à fait normale, puisque c’est une époque où le christianisme était bien ancré à Guelma. Les pratiques païennes avaient disparu. La position allongée sur le dos du corps est aussi un indicateur.»
A titre informatif, une tombe en bâtière est un type courant de tombes de l'antiquité tardive, faite de grandes tuiles plates. Ainsi, c’est un pan de l’histoire de l’antique Calama qui est mis au jour, d’autant que les tombes découvertes au théâtre régional sont situées, à quelques mètres, en extra muros, par rapport au mur byzantin et aux thermes romains de l’antique Calama.
Notons enfin que cette fouille de sauvetage est opérée par une équipe de trois archéologues. Quant aux travaux de restauration du théâtre régional de Guelma, ils n’ont nécessité aucune mesure administrative d’arrêt. «Bien au contraire, nous travaillons en parallèle et nous avons reçu toute l’aide nécessaire du personnel du chantier», a conclu notre interlocutrice.