Le militant du hirak Hakim Debazi, originaire de la localité de Hadjout dans la wilaya de Tipasa, est décédé, dans la soirée d’avant-hier, dans la prison de Koléa, a annoncé l’avocat Tarek Merah sur son compte Facebook.
Cette information, qui a vite circulé sur les réseaux sociaux, a été confirmée par d’autres avocats du hirak, a confié à El Watan Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme.
Les circonstances de sa mort tragique restent inconnues, alors que le ministère de la Justice n’a pas encore réagi à l’annonce du décès du détenu d’opinion. «Les autorités judiciaires sont tenues d’informer l’opinion publique sur tous les détails ; circonstances et cause de cette disparition tragique», a souligné la LADDH dans un communiqué.
Cette ONG déclare qu’elle «suit de près ce dossier» et «appelle les autorités judiciaires à ouvrir une enquête judiciaire immédiatement pour situer les responsabilités, révéler toute la vérité et faire justice». Père de trois enfants, Hakim Debazi a été arrêté le 22 février 2022 et mis en détention provisoire dans la prison de Koléa.
Il était poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation liés à ses opinons politiques. «Selon des avocats, une demande pour sa remise en liberté provisoire a été introduire à cause de son état de santé déjà inquiétant. La demande a été rejetée», a souligné la LADDH.
De son côté, l’ONG EuroMed Rights a réclamé, hier, l’ouverture d’une enquête judiciaire «indépendante» pour «éclaircir les circonstances de son décès». Pour sa part, l’Union pour le changement et le progrès (UCP), a exigé «l’ouverture d’une enquête sur les circonstances exactes de ce décès». «Une enquête dont les détails doivent, cette fois-ci, être révélés à l’opinion publique nationale», a réclamé le parti.
A son tour, Athmane Mazouz, secrétaire national à la communication au RCD, a demandé aux autorités à « impérativement communiquer sur cette tragique disparition d’un père de famille détenu arbitrairement pour ses opinions». L’enterrement du détenu d’opinion Hakim Debazi, dont l’annonce du décès a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, a eu lieu hier, après la prière du dohr, au cimetière Edekhla de Hadjout, selon des militants des droits humains.
Ce n’est pas la première fois qu’un détenu politique meurt en détention. En mai 2019, le docteur Kamel Eddine Fekhar, militant des droits humains, décédait à l’hôpital de Blida, après une grève de la faim.
Son avocat, prévenu par l’épouse de Fekhar, alertait sur le fait que le militant mozabite était en danger de mort et victime d’un acharnement judiciaire.
En décembre 2016, le blogueur et journaliste algérien Mohamed Tamalt est mort en détention après six mois de grève de la faim.