L’actrice Concha Velasco est décédée, samedi à l’âge de 84 ans, à l’hôpital Puerta de Hierro de Majadahonda (Madrid). Elle était l’une des actrices les plus chères, respectées et admirées, laissant derrière elle un riche héritage artistique comprenant plus de quatre-vingts films, trente-cinq pièces de théâtre et plus de cinquante séries et programmes télévisés.
Le 29 novembre 1939 naissait Concepción Velasco Varona à Valladolid, dans la rue Recondo. Aujourd’hui, une autre rue de sa ville natale porte son nom, perpétuant ainsi sa mémoire. Fille du commandant de cavalerie Pío Velasco Velasco et de María Concepción Varona García de Mardones, une institutrice républicaine, elle trouva en sa mère une source d’inspiration majeure.
En 2017, il y a tout juste six ans, elle confiait avec émotion : «Ma mère me manque profondément ; chaque soir, en m’endormant, je récite le Notre Père qu’elle m’a enseigné, tenant sa photo entre mes mains.» Pendant l’été de 2021, la santé de l’artiste a connu une dégradation significative, incitant ses enfants à prendre la décision, en mars 2022, de la placer en maison de repos. En décembre de cette même année, elle a dû être hospitalisée en raison de problèmes digestifs, hépatiques et arthritiques.
Le 15 septembre 2021, à l’âge de 81 ans, elle a pris sa retraite de manière définitive de la scène après une ultime représentation au Teatro Bretón de los Herreros de La Rioja. Son plus récent projet artistique consistait en sa participation à la pièce La habitación de María, mise en scène par son fils Manuel. Dans cette pièce, elle joue le rôle d’Isabel Chacón, une écrivaine renommée qui adopte le nom de sa tante ainsi que le nom de famille de sa mère.
Le personnage d’Isabel Chacón, atteint d’agoraphobie, mène une vie recluse dans un grenier, ne quittant jamais son refuge jusqu’à ce qu’un incendie contraigne l’évacuation de l’immeuble. Léternelle «ye ye girl» a été l’une des artistes les plus appréciées et populaires en Espagne, entamant sa carrière dès son jeune âge sous le nom de Conchita. Elle a laissé sa marque dans l’histoire du divertissement espagnol grâce à des films emblématiques, tels que El día de los enamorados (1958), Historias de la televisión (1965), ou encore Las que tienen que servir (1967). Velasco consacre beaucoup de temps au théâtre, avec des pièces, telles que Filomena Marturano (1979), Yo me baja en la próxima, Y usted ? (1981), Mamá quiero ser artista (1986), Carmen, Carmen (1988), La truhana (1992), Las manzanas del viernes (1999), Hello, Dolly ! (2001), Inés desabrochada (2003) et Hécuba (2013). Ses rôles dramatiques incluent Teresa de Jesús dans la série de 1983, et ceux de Tormento (1974), Pim, pam, pum... Fire ! (1975), Esquilache (1989), Beyond the Garden (1996). Velasco représente un exemple éloquent de la transition intelligente effectuée par certains acteurs et actrices entre les débuts de leur carrière cinématographique et l’émergence d’un nouveau cinéma en Espagne à la fin de la dictature.
A l’instar de José Sacristán, Alfredo Landa et José Luis López Vázquez, elle incarne le passage des comédies monotones des années 1950 et 1960. Son dernier rôle notable s’est déroulé dans le film d’horreur Malasaña 2 (2020). Au cours de la dernière décennie, elle a également marqué une présence significative à la télévision, participant à des séries, telles que Las chicas de oro, Hospital central, Velvet» et Las chicas del cable.
Récompensée du prix d’honneur Goya en 2012, du Max d’honneur en 2019, du Valle Inclán de la meilleure actrice pour son interprétation d’Hécuba en 2015, du Ondas de la meilleure actrice pour Gran Hotel en 2012, et de l’épi d’or au Seminci pour La hora bruja en 1985, sa carrière illustre brillamment sa contribution exceptionnelle au monde du cinéma et de la télévision espagnole.
Espagne
De notre correspondant Ali Ait Mouhoub