Un public nombreux s’est déplacé pour assister à la cérémonie d’ouverture du festival qui se déroulera jusqu’au 31 décembre. La soirée a été marquée par la présence de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, du ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, et du conseiller du président de la République chargé de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de la culture, des affaires religieuses et des zaouïas, Mohamed Seghir Saâdaoui.
Le comédien Nabil Asli, qui s’est distingué durant le ramadan 2023 dans la série El Batha, diffusée par Echourouk TV, dans le rôle de l’As, était le maître de cérémonie. Il a interprété le rôle d’un chef de rang dans un restaurant en quête d’étoiles imaginé dans un spectacle par Riad Beroual dans un spectacle intitulé Fad’aa enoujoum (l’espace des artistes), scénographié par Zine El Abidine Khettab, d’après un texte de Soumiya Bounab et une musique de Zakaria Bensalah. Nabil Asli a appelé, en premier, le commissaire du festival, Mohamed Yahiaoui, et les membres du commissariat, Sihem Seridji, Abdelhamid Allaoui, Karim Beriber et Fayçal Métaoui, pour monter sur scène.
«Le philosophe du théâtre»
«Si le festival était un enfant, il aurait eu 16 ans aujourd’hui. Un long voyage, difficile et étonnant. N’est-ce pas ? Au fond de chaque artiste de théâtre habite un enfant-miracle. Un enfant merveilleux qui ne grandit pas, qui ne vieillit pas. Aussi, lorsque nous rencontrons l’artiste respectable Sid Ahmed Agoumi, le philosophe du théâtre comme l’a nommé un critique, nous le retrouvons souriant, brillant et élégant... Certains s’interrogent déjà : quel remède ou quel secret a fait de lui le maître de la présence à l’écran et sur les planches ? Ne lui posez pas la question, surtout vous, la famille de la presse, soyez seulement sûrs : il n’y a pas de remède, juste le secret du théâtre et de sa magie éternelle», a déclaré Mohamed Yahiaoui, commissaire du festival.
Nabil Asli a appelé ensuite, au milieu d’une mise en scène expressive, exécutée par des danseurs, la ministre de la Culture et des Arts pour prononcer l’allocution d’ouverture. «Cette 16e édition du festival, qui se donne le devoir d’honorer la stature et la valeur de l’artiste estimé Sid Ahmed Agoumi, ne fait que confirmer la valeur de la fidélité aux générations fondatrices de la scène théâtrale et artistique de notre pays, tout en s’inspirant de la du parcours de ceux qui ont illuminé les nuits de la créativité en diverses circonstances. Ils ont ainsi brillé et, à l’intérieur du pays, ont créé la gloire artistique de l’Algérie dans les grandes enceintes», a déclaré Soraya Mouloudji.
Elle a rappelé la promulgation du décret présidentiel portant statut d’artiste, publié en octobre 2023, en soulignant l’intérêt que porte le président de la République Abdelmadjid Tebboune «à l›artiste, à la sauvegarde de sa dignité et à sa protection sur les plans juridique et socio-professionnel».
«Nous considérons que le décret présidentiel portant sur le statut de l’artiste comme un véritable acquis. C’est la consécration d’un rêve existant depuis l’indépendance de notre pays et qui, en plus d’être un cadre juridique qui protège l’artiste et sa situation socioprofessionnelle, réalisera un saut qualitatif dans le domaine de l’investissement culturel, avec la création d’un marché artistique diversifié qui œuvre à produire de la culture non seulement dans ses aspects intellectuels et créatifs, mais aussi en tant que richesse économique contribuant au développement national», a-t-elle ajouté.
«Il faut s’intéresser aux détails»
Soraya Mouloudji a évoqué la promulgation prochaine d’un texte d’application du décret portant statut d’artiste pour préciser les modalités de constitution et de gestion des coopératives artistiques. «Il s’agit de faciliter leur travail et de leur permettre de gravir les échelons du professionnalisme et de porter la réussite théâtrale vers des horizons plus larges, avec toute la reconnaissance des succès qui ont été obtenus», a-t-elle dit.
Soraya Mouloudji a rappelé la position et l’engagement constants de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne.
Fadéla Hachemaoui, présidente du jury, a été «convoquée» ensuite par Nabil Asli, suivie des autres membres, à savoir Hamida Ait El Hadji, Mohamed Chergui, Mourad Bouchhr, Lotfi Saïdi, Aissa Djakati et Mohamed Bouiche. Le jeu consistait à chaque fois à accorder une étoile pour le restaurant et donc pour les artistes. Fadéla Hachemoui a attribué une étoile rouge au lieu d’une étoile dorée. «Il faut s’intéresser aux détails. Il faut nettoyer la scène», a-t-elle conseillé.
Exécutant une chorégraphie dynamique, les danseurs ont préparé la scène pour convaincre Fadéla Hachemaoui de leur accorder l’étoile dorée leur permettant d’avancer.
«Sans le public, je ne suis rien»
Applaudi debout, Sid Ahmed Agoumi est monté ensuite sur scène pour saluer lentement le public. «Agoumi, Agoumi», ont crié les spectateurs. Le wazir Kindil de la célèbre série Achour El Acher est un artiste populaire, surtout parmi les jeunes. «Sans le public, je ne suis rien», a soutenu Sid Ahmed Agoumi, 83 ans. Le comédien a accordé la quatrième étoile demandée par le chef de rang. Le dernier tableau du spectacle de Riad Beroual devait s’achever par l’attribution de la cinquième étoile par le public. Mais, le fête a été rompue par le drame palestinien. Les danseurs ont exécuté des mouvements pour souligner la solidarité totale des Algériens avec les Palestiniens.