Le coup d’envoi du 3e Festival international du monodrame féminin a été donné, le 27 janvier, à la maison de la culture Mohamed Lamine Lamoudi, à El Oued.
Le slogan de l’édition 2024 du festival, qui est dédié à la Palestine, est «le monodrame et l’héritage culturel mondial». Organisé par l’association Sitar d’El Oued, le festival se déroule jusqu’au 30 janvier 2024. Il devait se tenir en novembre 2023 mais a été reporté en raison de la situation dramatique à Ghaza. Amine Grimes, secrétaire général de la wilaya d’El Oued, a procédé au lancement du festival, au nom du wali.
Les présidents d’APW et d’APC ont délégué des responsables pour les représenter. Des artistes ont été honorés par le festival lors de la cérémonie d’ouverture. Il s’agit de Hadjla Khelladi et Souda Serhoud (Algérie) et de Jameela Al Watani (Bahreïn). La comédienne Dalila Helilou, qui devait être honorée durant le festival, n’a pas fait le déplacement à El Oued.
«El Oued est la ville de la générosité et de la création. Nous voulons en faire un pôle mondial du théâtre. El Oued sera une capitale du théâtre où aura lieu le véritable départ du monodrame féminin. Nous sommes ravis d’avoir parmi nous des artistes venus de quatre continents, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique et l’Europe. Il est dit que si vous voulez connaître la culture d’un peuple, ouvrez la porte de son théâtre», a souligné Nabil Messaï, metteur en scène et commissaire du festival.
El Oued où existe un dynamique mouvement associatif artistique aspire à avoir un théâtre régional comme d’autres villes du sud du pays, à l’image de Biskra, Béchar, Adrar et Laghouat. Des artistes et universitaires sont venus d’une douzaine de pays pour participer au festival. Outre l’Algérie et la Palestine, il s’agit de la Tunisie, de la Libye, de l’Egypte, de la Jordanie, de la Syrie, de l’Irak, du Bahreïn, du Yémen, du Koweït, du Danemark et des Etats- Unis.
Une douzaine de spectacles en compétition
Abdelnasser Al Assoud, responsable des relations extérieures de la Ligue nationale culturelle palestinienne, a, pour sa part, indiqué que cette organisation, crée en 2009, rassemble des intellectuels et des artistes palestiniens de l’intérieur et de la Diaspora. «Nous assurons notre propre financement pour qu’aucune volonté ne nous soit imposée. Nous ne représentons aucune faction. Notre position est claire : La Palestine historique de la rivière à la mer et El Qods unifiée comme capitale. Nous sommes contre toute division, rejetons tout accord et toutes formes de normalisation (avec Israël)», a-t-il déclaré.
«On nous a appris à raser les murs et à garder le silence. Le 7 octobre (2023, attaque du Hamas) a tout chamboulé. Des résistants ont laissé de côté la vie pour avoir le martyr. Cela a déstabilisé tous les paramètres. Un droit ne doit pas être demandé, mais arraché de force», a ajouté Abdelnasser Al Assoud.
Une douzaine de spectacles sont en compétition durant le festival. Le jury est composé, pour rappel, de Maher Hachach (Palestine-Danemark), Alaa Jaber (Koweït), Khaled Bouzid surnommé El Fahem (Tunisie), Hadjla Kheladi et Bachir Gherib (Algérie). Quatre ateliers de formation sont prévus durant le festival : «Préparation du comédien», encadré par Imad Oueslati (Tunisie), «l’écriture dramatique» par Wajdi El Kaidi (Tunisie), «les principes de la mise en scène théâtrale» par Lotfi Ben Sbaa (Algérie), «le théâtre de rue» par Hicham Gandi (Algérie) et «l’expression corporelle» par Souhail Chalbi (Algérie). Près de 140 stagiaires participent à ces ateliers de formation.
Le regard critique d’une SDF sur la société
Lors de la cérémonie d’ouverture, Malhamatou Falestine (l’épopée de la Palestine), un spectacle chantant et dansant conçu par Nabil Messaï, a été présenté au public. S’appuyant sur l’éclairage, les effets de scène et les chants patriotiques, le spectacle est composé d’une série de tableaux exprimant les drames successifs des Palestiniens depuis la nakba de 1948 jusqu’à la tragédie actuelle de Ghaza. En fin d’après-midi, la scène a été cédée au monodrame SDF interprété par Fatiha Tahri et mis en scène par Ahmed Hicham Gandi de l’association Boudarga d’El Bayadh.
C’est l’histoire d’une femme sans domicile fixe qui erre dans la rue et scrute son entourage avec un regard perçant. Une femme d’en bas qui constate que les valeurs de la société s’évaporent comme l’eau en été. Amère, elle dit tout ce qu’elle pense d’une société nourrie par l’hypocrisie et l’égoïsme. SDF a été présenté en hors compétition au 16e Festival national du Théâtre professionnel d›Alger (FNTP), fin décembre 2023.
El Oued
De notre envoyé spécial Fayçal Métaoui