Les éboueurs de la commune de Constantine ont entamé depuis environ une semaine une grève ouverte, pour dénoncer non seulement leurs conditions de travail, mais surtout réclamer ce qui leur revient de droit.
Il s’agit précisément de plus de 900 employés de l’EPIC communale de collecte Propco. «Nous étions des éboueurs recrutés par la commune de Constantine.
Par la suite, on nous a transférés il y a 5 ans à Propco lors de sa création. Le nombre des travailleurs, y compris les balayeurs et les chauffeurs de camions avait dépassé à l’époque 1000 personnes, avant que certains ne partent à la retraite», a déclaré l’un des grévistes.
Et de poursuivre que les protestations avaient commencé avec la dégradation des conditions de travail et ce qu’ils qualifient d’arnaque qu’ils avaient subi de par les gestionnaires. «Nous avions travaillé pratiquement tous les jours et nous n’avions qu’une seule journée de repos, qui est le vendredi. Après 4 ans à Propco, nous avons constaté qu’en réalité nous avons deux jours de repos. Même dans nos fiches de paie, il est mentionné que nous travaillons 22 jours par mois.
Ce n’était pas vrai, nous avons travaillé 26 jours par mois. Nous avons réclamé à maintes reprises une prime pour nous indemniser, mais en vain», a fulminé notre interlocuteur.
Les grévistes en colère ont soulevé le manque des moyens de protection, dont les tenues adéquates pour accomplir leur tâche. Ils ont affirmé également de n’avoir jamais bénéficié d’aucune promotion d’échelon depuis plus de vingt ans d’exercice où «ils ont stagné dans la même catégorie, soit la catégorie 1».
Pis encore certains travailleurs, dont des chauffeurs de camion sont toujours des contractuels depuis plus de 10 ans. Ils n’ont également, selon toujours leurs dires, bénéficié d’aucune prime de contagion ou autres, en dépit des risques qu’ils encourent quotidiennement. Ils soutiennent avoir été privés de plusieurs autres primes, alors que la moyenne des salaires ne dépasse pas 22 000 DA après dix années de travail.
Ce mouvement de protestation des éboueurs n’est pas le premier. À chaque fois, les anciens maires, en tant que présidents du conseil d’administration de l’EPIC ou les ex-gestionnaires de Propco leur avaient promis de résoudre leurs problèmes mais en vain.
«Il s’agit tout simplement d’un véritable problème de gestion. Propco est devenue une entreprise défaillante, ayant des dettes estimées à 60 milliards de centimes. C’est la raison pour laquelle, les responsables nous ont transférés encore une fois à la Commune, avec les mêmes conditions et peut être même pire», martèle un éboueur, indiquant que l’actuel maire de la ville, Charaf Bensari, a promis de concrétiser leurs revendications durant ce mois de février.
Ayant perdu toute confiance après les promesses non tenues jusqu’à ce jour par leurs responsables, particulièrement les anciens maires, les grévistes décident de maintenir leur grève jusqu’à nouvel ordre.
Malheureusement, et en plus de la flagrante dégradation sur tous les plans durant les mandats précédents des APC de la ville du Vieux Rocher, la saleté vient s’ajouter au menu de plusieurs années de mauvaise gestion communale. Hier encore et lors d’une tournée dans différentes cités de la ville, des odeurs nauséabondes se dégageaient des différents quartiers du centre-ville de Constantine et des montagnes de déchets ménagers défigurent les trottoirs et les ruelles.
Mais les lieux les plus affectés demeurent le centre-ville où des images désolantes frappent les regards dans la troisième ville du pays.