Jusqu’à quel niveau les prix du pétrole vont-ils baisser ? C’est à cette question que la Banque d’investissement américaine, Goldman & Sachs, a répondu dans une note publiée hier en tablant sur un baril à 40 dollars dans le cas de conditions extrêmes.
Dans sa note intitulée «How low could oil prices go», ou s’arrêta la chute des prix du brut, Goldman & Sachs prévoit un prix du baril à 55 dollars en décembre prochain et un scénario d’un baril à 40 dollars dans un cas extrême marqué par un ralentissement du PIB mondial et un retrait des réductions de l’OPEP+, qui disciplinerait l’offre non Opep. «Nous estimons que le brent tomberait juste en dessous de 40 dollars le baril à la fin de 2026», précise la banque d’investissement.
Notons que les prix de l’or noir ont dégringolé depuis l’annonce de l’application des tarifs douaniers concomitamment à l’augmentation de l’offre de pétrole par les producteurs de l’OPEP+. Le baril de brent a perdu plus de 14% depuis le début de l’année et s’échange à 64 dollars, soit son plus bas niveau en quatre ans. La Goldman &Sachs n’envisage pas un arrêt immédiat de la baisse qui devrait se poursuivre tout au long de l’année.
Prévisions de récession
Outre la G&S, Morgan Stanley et Société Générale SA, ont aussi réduit leurs prévisions de base concernant les prix du pétrole et tablent sur des scénarios baissiers dans ce contexte de guerre commerciale qui ne fait que commencer. L’annonce de l’augmentation des tarifs douaniers américains à chamboulé toutes les données économiques et commerciales mondiales en augmentant le risque de récession et plombant la consommation de l’énergie.
Dans le même sillage la Goldman &Sachs a revu à la hausse ses prévisions de récession de l’économie américaine à hauteur de 45% au cours des douze prochains mois, contre une première prévision de 35%. Le marché pétrolier devrait s’attendre selon les analyses de la Goldman &Sachs dans le cas d’une récession américaine «typique», à un baril de brent à 58 dollars en décembre prochain et 50 dollars en décembre 2026.
L’économie américaine devenant le métronome de l’économie mondiale, est la première à être touchée par les nouveaux droits de douane imposés aux produits étrangers. Goldman &Sachs estime que la perte de confiance des investisseurs s’accompagnerait d’un ralentissement du taux de croissance devant évoluer que de 0,5% au lieu de 1% précédemment projeté. «La politique protectionniste des Etats-Unis provoque un mouvement de boycott croissant des produits américains, ce qui affecterait la balance commerciale et la compétitivité», estiment les analystes de la banque américaine.
La Banque J. P. Morgan est encore plus pessimiste et table sur une récession à 60% à la fois aux Etats-Unis et dans le reste du monde. «Si ces politiques se poursuivent, elles risquent de plonger l’économie américaine, et peut-être mondiale, dans la récession cette année. Une mise à jour de notre arbre de probabilités le confirme, portant le risque de récession cette année à 60%», ont souligné les experts de JP Morgan dans un rapport intitulé «Il y aura du sang». Nadjia Bouaricha