L’Organisation internationale du travail (OIT) se penche sur le rôle des conventions collectives dans le monde du travail. C’est le premier d’une série de rapports phares sur le dialogue social. Le document se concentre ainsi sur l’importance de la négociation collective dans la lutte contre les inégalités qui se sont aggravées pendant la crise de la Covid-19 et pour une reprise centrée sur l’humain.
L’étude examine comment les conventions collectives ont pu atténuer l’impact de la pandémie sur l’emploi et les revenus en renforçant la résilience des entreprises et des marchés du travail, en garantissant la santé et la sécurité des travailleurs et en soutenant la continuité de l’activité économique.
Le rapport explique également comment les conventions collectives peuvent contribuer à lutter contre les changements fondamentaux qui bouleversent le monde du travail. Pour les rédacteurs du document, les inégalités croissantes de revenus et l’écart qui se creuse sur le marché du travail suscitent de plus en plus d’inquiétudes.
«Cela se traduit d’un côté par une croissance anémique de la productivité et de l’autre par la baisse de la part des revenus du travail», indique le document. Et de rappeler que la pandémie de Covid-19 a exacerbé ces inégalités et a fait ressortir les vulnérabilités existantes dans les économies, les marchés du travail et les sociétés.
D’où tout cet impact lourd sur le monde de l’emploi. Le Bureau international du travail (BIT) prévoit d’ailleurs que le chômage mondial atteindra le chiffre vertigineux de 207 millions de personnes en 2022, contre 186 millions en 2019. Une situation qui impose des solutions à travers, notamment, la négociation collective, objet dudit rapport.
«La négociation collective a également servi en 2020 et 2021 à négocier une flexibilité à court terme en matière de fixation des salaires, de temps de travail et de répartition des tâches en échange de garanties d’emploi», explique le rapport pour faire valoir le rôle de la négociation collective qui a assuré un certain niveau de sécurité en fournissant les outils permettant de parvenir à une reprise centrée sur l’humain. Il s’agit donc de poursuivre le travail sur cette lancée, selon l’OIT, qui inscrit dans ce sillage des points à prendre en charge.
«Plusieurs priorités doivent être abordées si l’on veut que le potentiel de la négociation collective à contribuer à une reprise inclusive, durable et résiliente soit pleinement atteint», indique le document.
Il s’agit essentiellement de revitaliser les organisations d’employeurs et de travailleurs, de parvenir à la reconnaissance effective du droit de négociation collective pour tous les travailleurs et de promouvoir la négociation collective pour une reprise inclusive, durable et résiliente. Mais également de renforcer le dialogue social pour la réalisation des objectifs de développement durable et d’investir dans le dialogue social bipartite et tripartite au plus haut niveau.