Après la relance de l'activité automobile en 2023, marquant une nouvelle dynamique dans le paysage du secteur après cinq années de privation, le marché des véhicules neufs en 2024 connaît une dynamique en dents de scie.
Le retard dans la validation du quota entrant dans le cadre de l'exercice de l'année 2023, lequel est intervenu durant la fin de l'année écoulée, et l'opacité qui plane sur la délivrance du nouveau quota de véhicules neufs pour l'exercice 2024 marquent un ralentissement dans l'activité, du moins celle de l'importation de véhicules neufs. Ceci étant, tous les regards sont fixés actuellement sur le ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, qui devrait statuer dans les jours à venir sur le sort du quota de véhicules qui, après neuf mois d'attente, n'a toujours pas été accordé.
Une décision laborieuse qui tarde à sortir du département de l'Industrie, dans la mesure où le nombre de véhicules importés et la répartition des quotas seraient une problématique qui se pose avec acuité. Si l'on se tient au chiffre de l'exercice de l'année écoulée du quota accordé, qui s'élevait à 180 000 véhicules importés, il serait plus complexe d'accorder cette année ne serait-ce que le même nombre de véhicules, encore pire si le quota est réduit. Car, faut-il savoir, durant cette année, plusieurs dizaines d'agréments ont été accordés à de nouveaux représentants de marques. Pour cette année, le ministère de l'Industrie a indiqué que 81 agréments pour l'importation de véhicules neufs ont été délivrés (répartis entre véhicules légers, lourds, motocycles et engins).
Donc, il est fort à parier, si quota il y a, que les concessionnaires automobiles feront face à un grand défi : une forte demande sur les véhicules avec la difficulté de gérer des quotas réduits. Qu'à cela ne tienne ! Les opérateurs ayant déjà obtenu leur agrément s'impatientent pour la reprise, notamment ceux qui se sont entièrement conformés aux dispositions du cahier des charges relatif à cette activité et qui cumulent un manque à gagner important.
Appréhensions
Car, hormis la marque Fiat qui continue, de manière plus réduite, d'alimenter le marché de véhicules grâce à l'activité de l'usine d'Oran, dans l'ouest du pays, et la marque Geely qui assure tant bien que mal la livraison de véhicules commandés depuis plusieurs mois, aucune autre marque n'est en mesure d'assurer la disponibilité.
Une urgence à laquelle le ministère de l'Industrie, bien que son choix primordial soit porté sur une vraie industrie automobile nationale, devrait remédier. Il est des plus logique que ces nombreux concessionnaires ayant déjà accompli leur mission, à savoir les opérations de structuration des succursales, du réseau d'agents agréés, s'inscrivent dans une logique de pérennisation de l'activité et la quête d'une stabilité.
Entre l’activité des concessionnaires mise sous perfusion, l'attente des futures usines de fabrication automobile qui devront, au minimum, être prêtes dans deux ans et la flambée des prix sur le marché des voitures d’occasion, le secteur automobile risque de replonger dans une situation de sous-tension.
Il reste à espérer que l'année 2024 ne sera pas une année blanche pour l'automobile en Algérie.
Par Aziz Kharoum
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