Crise humanitaire à Ghaza : L’ONU incapable d’imposer un cessez-le-feu

08/11/2023 mis à jour: 00:10
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Pour le trente-deuxième jour consécutif, l’armée israélienne a poursuivi ses raids aériens sur la Bande de Ghaza causant encore plus de saccage et de morts. Des quartiers entiers ont été rasés dans le nord de Ghaza, mais aussi dans la partie sud de l’enclave, à DirBalah, Khanyounes, Noussirat, Barridj, Maghazi et dans l’agglomération de Zahra, ont rapporté, hier, des médias palestiniens.

 Le bilan des raids de l’aviation israélienne et des bombardements de l’infanterie s’est alourdi, hier: 10 328 morts, dont 4237 enfants et 2741 femmes, selon un bilan non définitif du ministère de la Santé palestinien, repris par l’agence Wafa. 

En Cisjordanie occupée, 160 Palestiniens ont été tués et 2150 autres ont été interpellés par l’armée d’occupation, selon des sources officielles palestiniennes. Lundi soir, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé nécessaire, en ces moments marqués par l’horreur des bombardements, d’instaurer un cessez-le-feu humanitaire.  

La catastrophe provoquée par l’agression sioniste contre la Palestine «rend la nécessité d’un cessez-le-feu humanitaire plus urgente à chaque heure qui passe», a-t-il plaidé, décrivant Ghaza comme «un cimetière pour les enfants». «Le cauchemar à Ghaza est plus qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité», a déclaré Antonio Guterres à la presse, ajoutant que «plus de journalistes auraient été tués en une période de quatre semaines que dans aucun autre conflit ces trois dernières décennies». 

La machine de guerre israélienne n’a, en effet, épargné personne depuis le 7 octobre. Et «plus de travailleurs humanitaires de l’ONU ont été tués que lors de période comparable dans l’histoire de notre organisation», a-t-il déploré, rendant hommage aux 89 membres de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) tués. Le responsable onusien a, d’autre part, insisté sur l’aide humanitaire insuffisante passant par Rafah, point de passage avec l’Egypte, vers la Bande de Ghaza assiégée. Avec 400 camions en deux semaines, contre 500 qui entraient dans l’enclave  chaque jour avant l’agression, «le goutte à goutte d’aide n’est rien face à  l’océan de besoins», a-t-il souligné, regrettant l’absence de carburant  parmi cette aide. 
 

 

Aide humanitaire insuffisante

«Sans carburant, les nouveau-nés en couveuse et les patients sous respirateur artificiel vont mourir. L’eau ne peut être pompée ou purifiée.  Les eaux usées pourraient bientôt inonder les rues, propageant des maladies», a-t-il ajouté, rappelant que l’ONU vient de lancer un appel aux dons de 1,2 milliard de dollars pour aider 2,7  millions de personnes (la totalité des habitants de la Bande de Ghaza et  500 000 habitants de Cisjordanie occupée). 

A Téhéran, un cessez-le-feu immédiat est également réclamé. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a appelé lundi à mettre un terme au génocide que commet l’entité sioniste contre le peuple palestinien, rapportent des médias. Recevant le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, à Téhéran, Raïssi a affirmé que les bombardements sionistes devaient cesser «dès que possible». 

Avec M. Soudani, «nous pensons que les bombardements doivent cesser dès que possible, qu’un cessez-le-feu doit être décrété immédiatement et que l’aide soit apportée au peuple opprimé et fier de Ghaza», a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. 

«Ces crimes horribles et contre l’humanité sont un génocide qui est mené  par le régime sioniste (...)», a dénoncé Raïssi. 

Selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, «la force des bombes ayant frappé Ghaza en un mois était équivalente à 1,5 fois» celle de la bombe lancée par les Etats-Unis sur la ville japonaise d’Hiroshima en 1945. 

Malgré le désastre humanitaire qui prévaut au Proche-Orient, le Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas 
parvenu, lundi, à adopter une déclaration portant sur un cessez-le-feu dans la Bande de Ghaza. L’organe exécutif de l’ONU a tenu une réunion à huis clos, la troisième en un mois, pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu. L’ambassadeur adjoint des Etats-Unis auprès de l’ONU, Robert Wood, a déclaré aux journalistes, à l’issue de la réunion, que les 15 membres du Conseil de sécurité «ne sont pas parvenus à un accord dans ce sens». 
 

Pas de cessez-le-feu !

Robert Wood a déclaré que la question d’un «cessez-le-feu humanitaire» avait été soulevée lors de la réunion du Conseil de sécurité mais que des désaccords subsistent entre les 15 membres à ce sujet. 

Pour les Etats-Unis, c’est l’option de «pauses tactiques» qui pourrait se dessiner dans les jours à venir au lieu et place d’un cessez-le-feu. C’est du moins ce qui est ressorti des discussions qu’a eues le président américain Joe Biden avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Lors d’une conversation téléphonique, Biden et Netanyahu ont «discuté de la possibilité de pauses tactiques pour fournir aux civils des opportunités de  quitter en sécurité les zones de combats, s’assurer que l’aide parvient aux  civils dans le besoin et permettre la potentielle libération d’otages», selon  un communiqué de la Maison-Blanche. 

Par ailleurs, le haut commissaire des Nations unies aux droits  de l’homme, Volker Turk, a entamé, hier, une visite de cinq jours au  Moyen-Orient, pour dialoguer avec des responsables gouvernementaux et la société civile sur les violations des droits de l’homme qui ont lieu dans le contexte de l’escalade sioniste à Ghaza. «Cela a été un mois complet de carnage, de souffrances incessantes, d’effusion de sang, de destruction, d’indignation et de désespoir», a déclaré Turk. «Il est arrivé, hier, au Caire et se rendra aujourd’hui à Rafah (point de  passage avec l’Egypte, vers la Bande de Ghaza assiégée), avant de se rendre, demain, à Amman, la capitale jordanienne», a indiqué son bureau. 
 

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