Crise énergétique : L’UE sollicite le soutien de l’Algérie

06/09/2022 mis à jour: 15:20
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Le président Abdelmadjid Tebboune recevant hier le président du Conseil européen

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est déplacé, hier à Alger, pour une visite de quelques heures. Il a été reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. il est clair que les questions énergétique et commerciale étaient à l’ordre du jour, surtout que l’Europe vit une importante crise énergétique. 
 

D’ailleurs, en plus du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ont pris part aux discussions élargies entre les deux parties le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et celui du Commerce, Kamel Rezig. Le responsable européen a signifié qu’il était venu à Alger pour demander aux autorités algériennes d’aider l’Europe à surmonter la crise actuelle.
 

Après l’Algérie, le président du Conseil européen doit par ailleurs se rendre aujourd’hui au Qatar, où il rencontrera, selon l’agence Reuters, le patron du groupe public Qatar Energy, les pays européens étant à la recherche d’une alternative au gaz russe. Bien entendu, la situation des deux pays diffère. L’Algérie alimente déjà deux pays européens via des gazoducs, en l’occurrence l’Espagne et l’Italie. Et avec cette dernière, il a été convenu d’augmenter le volume des livraisons. 
 

La présence du ministre du Commerce suppose également que les discussions ont porté sur les aspects commerciaux. Il est utile de rappeler qu’au mois d’octobre dernier, le chef de l’Etat avait donné instruction, lors d’une réunion du Conseil des ministres, «à l’effet de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE), clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant, en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois».
 

«Déclarations hâtives»
 

Aujourd’hui, et dix-sept ans après son entrée en vigueur, l’Algérie juge que cet accord est désavantageux. Par ailleurs, la visite en Algérie de Charles Michel, qui s’est déjà déplacé au pays en 2016 en tant que Premier ministre belge, intervient quelques mois après la déclaration d’un responsable de l’Union européenne, au sujet de la crise entre l’Algérie et l’Espagne, des propos qui n’avaient pas été appréciés par Alger. 

Ainsi, trois jours après l’annonce, par l’Algérie, le 8 juin dernier, de la suspension du traité d’amitié algéro-espagnol, mais surtout après que des informations ont fait état de l’arrêt des transactions financières entre les deux pays, deux responsables de l’Union européenne, en l’occurrence le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et le vice-président exécutif de la Commission européenne et commissaire en charge du commerce de l’UE, Valdis Dombrovskis, ont réagi en qualifiant la décision algérienne d’«extrêmement préoccupante». 

Des déclarations jugées «hâtives» et «infondées» par le ministère algérien des Affaires étrangères, qui a ajouté : «La précipitation et le parti pris de ces déclarations mettent en évidence le caractère inapproprié de leur contenu, s’agissant d’un désaccord politique avec un pays européen de nature bilatérale n’ayant aucune incidence sur les engagements de l’Algérie à l’égard de l’UE et ne nécessitant, par voie de conséquence, nullement le déclenchement d’une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective.» Bien entendu, les choses se sont aussitôt tassées. 

Néanmoins, cette visite du président du Conseil européen, Charles Michel, qui intervient également après celles d’un nombre de responsables européens, parmi lesquels le Premier ministre italien, Mario Draghi, en juillet dernier, ou du président français, Emmanuel Macron, tout récemment, pourrait être une occasion aussi pour aplanir d’éventuels différends. 

 

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