C’est une véritable crise d’eau potable qui s’est installée ces derniers jours dans la wilaya de Annaba. En effet, la majorité, sinon la totalité des cités de la wilaya sont concernées par cette pénurie où, impuissants, les habitants sont usés financièrement puisqu’ils déboursent deux à quatre mille dinars régulièrement pour s’approvisionner en ce liquide vital via les citernes ambulantes.
Renseignements pris, les deux barrages de Cheffia et Bougous qui fournissent l'essentiel de la demande en eau potable des wilayas d’Annaba et El Tarf sont à la limite du hors service. «D’une capacité maximale de 160 et 45 millions de mètres cubes, Cheffia et Bougous sont en passe d’atteindre un niveau pratiquement non exploitable», affirme un cadre de l’Algérienne des eaux (ADE). «Actuellement, l’approvisionnement des deux wilayas est assuré par le barrage de Mexa, dont la capacité est de 45 millions de mètres cubes.
Étant d’une capacité limitée, il est assisté de quelques forages, dont ceux de Bouteldja dans la wilaya d'El Tarf », détaille le même cadre. Qui est le responsable de cette crise ? «C’est la mauvaise gestion de l’eau potable et l’incompétence des responsables de l’entreprise ADE et de ceux chargés de superviser leur gestion archaïque dans les programmes de distribution aux cités dont plusieurs sont lésées au grand bonheur des autres. Sidi Aïssa en est une», répond Sadani Brahim, l’une des victimes de cette situation. En effet, il faut savoir que le barrage Cheffia contient près de 20 millions de mètres cubes de vase.
«Il n’a pas été dévasé depuis plusieurs années où l’Algérie était à l’abri de la crise économique. En cette période, plusieurs entreprises du Moyen-Orient et d’autres chinoises spécialisées dans le domaine ont sollicité l’agence nationale des barrages et Transferts (ANBT) pour le curage du barrage de Cheffia, en vain. Eu égard à la cherté de l’opération, il est peu probable que ce barrage soit curé actuellement», révèlent nos sources.
Les fuites d’eau en zones urbaines sont un autre problème qui n’a jamais été pris au sérieux par les responsables de l’ADE, toujours en crise depuis le départ de son partenaire allemand. Même l’ancien wali de Annaba Djamel Berimi n’était pas sensible au problème des fuites d’eau potable. Pour preuve, il a fallu l’arrivée de son successeur, Abdelkader Djellaoui, pour que l’une des plus importantes fuites, en plein centre-ville qui plus est, soit réparée sur son injonction. Un véritable chantier a été mis en place face au square El Houria sur son ordre au lendemain de son installation.
D’autres fuites, les unes aussi importantes existent encore et d’importantes quantités d’eau coulent toujours dans la nature. L’une de ces fuites est située sur les hauteurs de la cité les Orangers, à quelques pas de la clinique privée El Alia. Une autre et pas des moindres se trouve sur la route menant vers le rond-point de la localité Chaiba, en amont d’une nouvelle station de services, encore en chantier.
À elles seules, ces deux fuites peuvent alimenter toute la ville d’Annaba. Ainsi, le cumul des négligences aggravé par l’incompétence dans la gestion de l’eau a coûté cher à la population qui a passé une désagréable saison estivale à Annaba.