L’administration Biden s’est exprimée hier pour rétablir la confiance des investisseurs et du monde de la finance avant que la Fed n’annonce sa décision quant à la démarche à suivre pour dépasser la crise bancaire actuelle.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, s’est voulue hier rassurante face à un parterre de banquiers en assurant que la «situation du secteur bancaire se stabilise et que le système bancaire américain reste solide».
La ministre de l’Economie et des Finances, qui s’exprimait lors du colloque annuel de l’Organisation des banques américaines (ABA), a tenu à souligner que «le dispositif mis en place par la Fed, Banque centrale américaine, pour prêter de l’argent aux banques depuis une semaine afin de leur éviter la débâcle, ainsi que ceux déjà existants, fonctionnent comme prévu pour fournir des liquidités au système bancaire et les retraits d’argent des banques régionales se sont stabilisés».
Le système bancaire américain passe, depuis le 10 mars, une période de turbulences qui s’est soldée jusqu’à présent par la mise en faillite de trois banques, suivie de vagues de retraits massifs des liquidités bancaires. Les autorités américaines ont réagi en ouvrant les vannes aux prêts bancaires afin de rassurer les investisseurs et entreprises quant à la solidité du système bancaire.
Les clients des banques concernées par la fermeture, à savoir SVB et Signature Bank, ont été assurés de pouvoir retirer la totalité de leurs dépôts bancaires. «Notre intervention était nécessaire pour protéger l’ensemble du système bancaire américain. Et des actions similaires pourraient être justifiées si les petites institutions subissent des ruées sur les retraits qui présentent un risque de contagion», affirmait hier Janet Yellen, faisant allusion sans la citer à la banque First Republic, qui risque elle aussi la fermeture.
Rob Nichols, premier responsable de l’ABA, a lui aussi adopté un ton rassurant en affirmant que le système bancaire de son pays demeurait solide. Il minimisera de l’effet de la faillite de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank qui, dit-il, ne sont pas «représentatives des milliers de banques de ce pays» même si leur fermeture a provoqué une panique dans le secteur bancaire occidental. Il justifiera cette situation par «une combinaison de facteurs particuliers et inhabituelle».
Les déclarations de la ministre américaine et du président de l’ABA ont été faites avant que l’on apprenne la teneur des discussions au niveau de la réunion de la Fed, qui s’apprête aujourd’hui à rendre sa décision quant au relèvement ou non de ses taux d’intérêt. Le marché boursier n’a pas attendu l’annonce de la décision de la Banque centrale américaine prévue pour aujourd’hui, et a ouvert en hausse hier.
Les propos de la ministre américaine semblent avoir rassuré les investisseurs, qui ont aussi réagi aux propos tout aussi prévenants du porte-parole de la Maison-Blanche, Michael Kikukawa, affirmant que «tous les outils seront utilisés pour soutenir les banques communautaires».
Les autorités américaines s'attellent à examiner les moyens d’étendre temporairement la couverture par la FDIC (régulateur bancaire) des dépôts au-delà du plafond actuel de 250 000 dollars.