Le SG du FLN a indiqué que cette rencontre «scelle une alliance politique entre des formations partageant des dénominateurs communs et des objectifs clairs visant à réaliser un consensus national…»
A quelques jours de la convocation du corps électoral et à moins de quatre mois de l’élection présidentielle anticipée prévue le 7 septembre, quatre partis politiques constituant «la majorité parlementaire», en l’occurrence le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), le Front El Moustakbal et le mouvement El Bina, ont scellé une alliance politique pour «réaliser un consensus national pour la défense des intérêts du peuple». A cet effet, une commission nationale conjointe a été installée jeudi au siège du FLN.
Les quatre dirigeants politiques, qui forment ce qu’ils ont dénommé la «Coalition des partis de la majorité pour l’Algérie» (CPMA), ont tous annoncé leur participation au prochain rendez-vous électoral, mais durant ce conclave, ils n’ont pas décliné leur position par rapport à la forme : participeront-ils avec un candidat unique ou chacun présentera-t-il sa propre candidature ?
A cette question, le leader du RND, Mustapha Yahi, a laissé entendre que l’alliance «proposera un candidat consensuel remplissant les conditions requises, notamment la capacité à préserver les acquis réalisés depuis 2019 et à poursuivre les réformes pour atteindre les objectifs fixés», insistant sur le fait que l’Algérie «a besoin de partis politiques forts».
A l’entame de cette manifestation, le secrétaire général du FLN, Abdelkrim Benmbarek, a assuré que cette alliance n’est pas «conjoncturelle», liée uniquement à l’échéance présidentielle. Bien au contraire, elle aura une dimension plus grande.
«Elle peut aller au-delà pour prendre position par rapport aux questions politique, juridique et socioéconomique», a-t-il soutenu, précisant que cette rencontre scelle une alliance politique entre des formations «partageant des dominateurs communs» et des objectifs clairs visant «à réaliser un consensus national», à «consolider tous les efforts consentis pour bâtir une Algérie forte» et à «conforter le front intérieur du pays dans une conjoncture internationale et régionale de crise et face à l’instabilité qui l’entoure de toutes parts».
Dans son discours prononcé au nom de ses alliés politiques, Benmbarek a expliqué que cette alliance partisane «ne vise à exclure aucune partie, mais se veut complémentaire des autres composantes politiques et sociales» et s’efforce d’être «une base solide pour proposer des initiatives et soumettre des propositions à même de contribuer au développement socioéconomique et intensifier des contacts lors de la prochaine étape en vue de préparer la future présidentielle».
Charte d’éthique
Le patron du FLN a tenu dans ce sens à préciser que le rôle de ces entités «sera actif dans la mobilisation populaire» et «l’incitation des électeurs» à exercer leur droit à donner leur voix librement et démocratiquement au candidat de leur choix. «Nous visons à établir un travail politique sérieux fondé sur le respect mutuel, la rigueur et la concurrence loyale.
Nous allons multiplier les contacts pour contribuer à la préparation de cette élection. Que ce soit pour ce qui est de la collecte des signatures, des meetings ou lors du contrôle de l’opération électorale», a-t-il soutenu. Les partis de l’alliance prévoient, selon Benmbarek, d’élaborer «une charte d’éthique axée sur la moralisation de l’action politique».
A ce titre, faut-il rappeler que ces quatre partis politiques se sont déjà rencontrés en avril dernier et ont installé une commission nationale ayant pour mission de trouver des solutions aux situations de blocage que connaissent certaines APC parmi les 1541 que compte le pays.
Initiée par le Front El Moustakbal, ce dernier et ses pairs ont alors réfuté tout lien de cette démarche avec la prochaine élection présidentielle. «Il s’agit pour nous d’instaurer de nouvelles traditions politiques consistant à mettre en place un cadre de concertation permanent entre les partis concernant la gestion des assemblées locales», s’en défendent-ils.
Aujourd’hui, il est clair que cet attelage de partis représentant différents courants va se transformer en force de soutien à des options politiques communes en prévision de la prochaine présidentielle. A rappeler, en outre, que deux partis de cette nouvelle alliance (RND) et (FLN) faisaient partie de l’alliance présidentielle créée, la première fois, en 2004 en soutien à un deuxième mandat pour le président Bouteflika.
El Bina plébiscite Tebboune pour un nouveau mandat
Le président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, a annoncé que le conseil consultatif national du parti, réuni hier à Alger, en session extraordinaire, a décidé à l’unanimité de plébisciter la candidature du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre prochain, pour un nouveau mandat afin de «parachever le projet d’édification de l’Algérie nouvelle».
Dans son allocution au terme des travaux de la session du conseil consultatif, M. Bengrina a indiqué que «le conseil a décidé, après un examen approfondi de toutes les consultations menées avec les partis politiques, les acteurs de la société civile, les syndicats et les élites nationales, de plébisciter à l’unanimité la candidature du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la prochaine élection présidentielle, pour un nouveau mandat».
M. Bengrina a souligné, à ce propos, que cette décision procède de l’engagement du mouvement à «garantir la préservation des constantes nationales» et à poursuivre le «projet d’édification de l’Algérie nouvelle et de ses institutions dans le cadre de la Constitution et des lois de la République», outre le «renforcement du front interne et la consolidation de l’unité nationale face aux différents défis internes et externes». (APS)