Corée du Nord : Pyongyang teste de nouveaux moteurs à combustible solide

16/11/2023 mis à jour: 08:01
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L’essai d’un missile à combustible solide, technologiquement plus avancé, est l’un des principaux objectifs de Kim Jong-un

La Corée du Nord a développé et mené avec succès des essais au sol d’un «nouveau type» de moteur à combustible solide pour ses missiles balistiques à portée intermédiaire (IRBM) interdits a annoncé, hier, l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, relayée par l’AFP.

La Corée du Nord «a de nouveau mis au point des moteurs à combustible solide à forte poussée de type nouveau pour des missiles balistiques intermédiaires qui revêtent une grande importance stratégique», a rapporté ladite agence. Pyongyang affirme également avoir «mené avec succès les premiers essais au sol du moteur du premier étage et du moteur du deuxième étage, respectivement les 11 et 14 novembre», a ajouté le même média. 
Selon les experts, les missiles à combustible solide sont généralement plus faciles à utiliser et plus sûrs que les armes à combustible liquide.

 En plus, ils n’ont pas besoin d’être alimentés avant le lancement, ce qui les rend plus difficiles à localiser et à détruire, et plus rapides à utiliser.

L’essai d’un missile à combustible solide, technologiquement plus avancé est l’un des principaux objectifs de Kim Jong Un, dans le cadre de la campagne de modernisation militaire annoncée dans son rapport du Nouvel An lunaire.

Par ailleurs, une délégation russe dirigée par le ministre des Ressources naturelles, Alexander Kozlov, effectue une visite en Corée du Nord, ont annoncé, hier, les médias d’Etat de Pyongyang, la coopération accrue entre les deux pays inquiétant Washington et Séoul. Selon l’agence KCNA, il est question de discuter à cette occasion de la «coopération dans les domaines du commerce, de l’économie, de la science et de la technologie». 
 

Les deux alliés sont soumis à des sanctions internationales, la Russie pour son intervention en Ukraine et la Corée du Nord pour ses programmes d’armes nucléaires et de missiles. L’agence d’Etat a également affirmé, hier, qu’une délégation nord-coréenne dirigée par son ministre des Sports et de la Culture s’est rendue en Russie afin de participer à un forum dans la ville russe de Perm. 

Depuis un an, la Corée du Nord a procédé à plusieurs essais de missiles et d’autres armes, en dépit des sanctions internationales. Elle a également déclaré «irréversible» son statut de puissance nucléaire. En parallèle, elle cherche à mettre en orbite un satellite militaire espion, mais deux tentatives en ce sens ont échoué cette année. 
 

Selon Séoul, la troisième tentative actuellement en préparation pourrait réussir grâce à l’aide de Moscou. 
Connexion «dangereuse» Pyongyang-Moscou

La menace nord-coréenne apparaît croissante depuis le voyage en septembre, en Extrême-Orient russe, du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine. 
 

Cette rencontre a été suivie de plusieurs livraisons d’armement, d’après Séoul qui estime que la Corée du Nord a fourni un million d’obus à la Russie pour sa guerre en Ukraine, en échange de savoir-faire en matière de technologies spatiales. Affirmations jugées «sans preuves» par Moscou.

En octobre, un bombardier américain B-52, capable de transporter des bombes atomiques, a effectué une rare mission en Corée du Sud, moins d’une semaine après la visite dans un port sud-coréen du porte-avions à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan. 

En visite à Séoul, jeudi dernier, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a dénoncé les liens militaires «croissants et dangereux» entre Pyongyang et Moscou. «Nous partageons de profondes inquiétudes concernant la coopération militaire croissante et dangereuse de la Corée du Nord avec la Russie», a déclaré le chef de la diplomatie américaine lors d’une conférence de presse avec son homologue sud-coréen, Park Jin, à l’issue de sa visite. 

Il a également appelé la Chine à utiliser son influence pour prévenir tout «comportement dangereux» de Pyongyang, tels que ses essais de missiles interdits. Début 2023, Washington a déjà accusé Pyongyang d’avoir cédé des obus d’artillerie à Moscou, en vue d’en armer le groupe paramilitaire Wagner, alors déployé à Bakhmout. Mi-août, la Russie et la Corée du Nord ont prôné une coopération accrue, notamment dans le domaine de la défense.
 

Lors de leur sommet tripartite tenu en août dernier à Camp David, à Washington, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont appelé une nouvelle fois Pyongyang à «abandonner son programme nucléaire et de missiles balistiques». Ils ont décidé aussi de mettre en place un programme d’exercices militaires conjoints sur plusieurs années.  

Lundi dernier, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et son homologue sud-coréen, Shin Won-sik, ont annoncé dans un communiqué commun la révision, lors de leur réunion consultative sur la sécurité à Séoul, de la Stratégie de dissuasion sur mesure (TDS) : un accord sur les stratégies de dissuasion conjointes pour contrer les armes nucléaires nord-coréennes, entre autres. 

Adopté pour la première fois en 2013, Washington et Séoul s’efforçaient d’actualiser le document afin de mieux refléter l’évolution rapide des menaces nucléaires et balistiques de Pyongyang, selon l’agence de presse Yonhap. 

 

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