Coopération intermaghrébine : L’Algérie remet l’Afrique du Nord en marche

07/03/2024 mis à jour: 07:17
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Photo : D. R.

L’Algérie, qui ne ménage aucun effort pour renforcer l’intégration économique africaine, s’emploie à créer de nouveaux espaces qui permettront une réelle intégration économique maghrébine à même de pallier la mort clinique de l’Union du Maghreb arabe (UMA), une organisation régionale qui ne fonctionne plus depuis fort longtemps.

L’Algérie s’attelle à donner un nouveau souffle à la coopération intermaghrébine en œuvrant à instaurer de nouveaux cadres de concertation au plus haut niveau des Etats et cela dans tous les domaines.

C’est dans cet esprit qu’une rencontre tripartite a eu lieu en marge du 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) à Alger, entre le président Abdelmadjid Tebboune, son homologue tunisien, Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El Menfi.

En plus d’avoir passé en revue les résultats du 7e Sommet du GECF, cette réunion tripartite a permis, selon un communiqué de la présidence de la République, d’«examiner la situation dans la région du Maghreb et de souligner la nécessité d’unifier et d’intensifier les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires, au service des intérêts des peuples des trois pays». Pour ce faire, il a été décidé de tenir une tripartite maghrébine tous les trois mois. La première aura lieu à Tunis après le mois sacré du Ramadhan.

Une telle rencontre n’est nullement surprenante au vu de la profondeur des relations historiques entre les trois pays. Le président de la République a dans le même sillage eu un entretien téléphonique avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, lors duquel il l’a informé de la teneur de cette réunion maghrébine tripartite.

Le président Tebboune et son homologue mauritanien ont, faut-il le rappeler, passé en revue les relations bilatérales lors de la visite effectuée par El Ghazouani le 22 février dernier en Algérie. Une visite lors de laquelle plusieurs grands projets communs ont été inaugurés ou lancés, comme la zone de libre échange et la route reliant l’Algérie à la Mauritanie.

Comme avec la Tunisie et la Libye, l’Algérie entretient également des relations historiques très solides avec la Mauritanie. Des relations qui se sont beaucoup renforcées au cours de ces dernières années, grâce à la nouvelle dynamique que leur ont insufflée les présidents Tebboune et El Ghazouani.

L’Algérie, qui ne ménage aucun effort pour renforcer l’intégration économique africaine, s’emploie ainsi à créer de nouveaux espaces qui permettront une réelle intégration économique maghrébine à même de pallier la mort clinique de l’Union du Maghreb arabe (UMA), une organisation régionale qui ne fonctionne plus depuis fort longtemps.

Créée le 17 février 1989, l’UMA n’a toujours pas parachevé la mise en place de ses structures ni l’adoption des 36 conventions maghrébines traitant de divers secteurs. Le dernier sommet des chefs des cinq Etats membres s’est tenu en avril 1994 à Tunis.

Si la construction de l’UMA, organisation qui fait partie des huit communautés régionales sur lesquelles repose l’Union africaine, n’a pas abouti, c’est tout simplement parce que le Maroc en a décidé ainsi.

En effet, le makhzen a conditionné avec le temps la construction maghrébine par la caution des autres membres de cette organisation régionale à sa colonisation du Sahara occidental. Depuis l’annonce du Traité de Marrakech en 1989, le Maroc ne cesse, en effet, de tenter de faire du conflit du Sahara occidental une affaire maghrébine, voire même un problème bilatérale avec l’Algérie.

Cela alors que le dossier est sur le bureau de la commission de décolonisation des Nations unies depuis près d’un demi-siècle. Pourtant, feu Hassan II avait initialement accepté le principe de découpler le projet de construction maghrébine du conflit du Sahara occidental.

Mais derrière cet entêtement se cache mal une réelle volonté marocaine de bloquer l’intégration sous-régionale. Car, 35 ans après la création de l’UMA, Rabat n’a ratifié que 9 traités contre 29 signés par Alger.

Aujourd’hui, sous l’impulsion de l’Algérie, les autres pays du Maghreb semblent vouloir trouver une alternative à cette organisation moribonde afin de pouvoir avancer ensemble pour relever les défis à la fois sécuritaires et économiques auxquels ils sont confrontés. 
 

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