Un accord majeur a été conclu entre le holding algérien ACS (Algeria Chemical Specialities) et la société italienne SIGIT, spécialiste des composants en plastique et en caoutchouc pour l’industrie automobile.
Cet accord, dont la cérémonie de signature a été présidée jeudi par le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, vise à établir, via la filiale de l’Entreprise nationale des plastiques et caoutchouc (ENPC), une nouvelle filière de production locale de pièces automobiles.
Selon le ministre de l’Industrie, cet accord entre l’Algérie et l’Italie est un partenariat stratégique pour le développement d’une véritable chaîne de production locale.
«La signature de cet accord est un aboutissement entre les relations distinguées entre l’Algérie et l’Italie, qui aspirent à un développement dans d’autres secteurs industriels», a témoigné le ministre tout en affirmant que son secteur assurera l’accompagnement du projet, à travers une feuille de route «qui permettra d’accélérer la cadence de sa réalisation et d’entrer en production en un temps record».
S’agissant des contours du projet, la filiale ENPC jouera un rôle pivot, permettant la fabrication de composants essentiels destinés aux constructeurs automobiles présents en Algérie. Il faut dire que ce partenariat revêt un double intérêt.
D’abord, il permettra le transfert de compétences, mais prévoit également la création d’une société mixte avec pour objectif d’élargir le champ d’intervention des marques automobiles dans le pays. Cette initiative répond à l’ambition algérienne de développer son industrie automobile nationale tout en réduisant sa dépendance aux importations.
De son côté, le groupe italien a également affiché son ambition de transférer une partie de ses commandes de l’étranger vers l’Algérie, ce qui valorisera les exportations algériennes de composants destinés à des constructeurs automobile de renommée internationale.
Les produits fabriqués dans les usines d’Algérie seront destinés à des marques automobiles prestigieuses, telles que Volkswagen, Mercedes, Lamborghini, Audi et Stellantis. Ce dernier groupe, notons-le, compte justement sur cet accord pour renforcer sa production dans l’usine de Fiat de Tafraoui.
Partenariat à multiples perspectives
L’usine de Mercedes à Tiaret pourrait, elle aussi, profiter de cette expertise technologique pour ses véhicules. Sans négliger une piste d’exploitation avec le groupe Volkswagen qui étudie la possibilité de s’implanter dans le pays.
Cette orientation ouvre la voie à des opportunités d’exportation importantes à la faveur de l’Algérie et contribue à positionner le pays comme un acteur émergent dans l’industrie des composants automobiles.
La société italienne SIGIT , comptabilisant plus de 60 ans d’expérience dans le domaine, s’engage à mettre à disposition son expertise technologique, ainsi qu’à assurer un contrôle rigoureux de la qualité des pièces produites en Algérie. Cette joint-venture avec ASC permettra le transfert de technologies avancées et la mise en place de laboratoires de certification aux normes internationales.
Une démarche qui vise à garantir le respect des standards imposés par les grands constructeurs automobiles pour des produits qui seront fabriqués localement. Dans ce sillage, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a souligné l’importance de l’accélération du processus de transfert de technologies et de la mise en place de structures locales capables de répondre aux exigences des grandes firmes automobiles. Il a mis l’accent sur l’impact positif de cet accord en termes de création de richesses et d’emplois pour les Algériens.
Cette collaboration témoigne de la volonté algérienne de monter en puissance dans sa production industrielle et cherche à se positionner comme un acteur crédible pour l’industrie automobile internationale.
D’autant que cela démontre la volonté de l’Algérie de s’inscrire dans une dynamique industrielle durable et de réduire sa dépendance aux importations de composants automobiles. Cette avancée pourrait également inciter d’autres acteurs mondiaux du secteur à investir dans le pays, renforçant l’ancrage de l’Algérie sur la scène industrielle mondiale.
Ainsi, les prochaines étapes de ce projet seront déterminantes. La concrétisation des engagements pris par SIGIT et ACS, notamment en termes de production et d’exportation, devra se traduire par des actions concrètes dans les mois à venir.
Il est à rappeler que l’équipementier automobile italien SIGIT-SOAG avait déjà signé, en décembre 2023, le protocole d’accord avec le holding ACS pour la construction de cette usine en Algérie.