Alors qu’un appel pour une grève générale d’une journée prévue aujourd’hui, en solidarité avec le peuple palestinien, faisait le buzz sur les réseaux sociaux, des centaines de milliers de personnes marchaient samedi à Londres, New York, Paris, Beyrouth, Gernika-Lumo et Tokyo pour exprimer leur solidarité à Ghaza, qui subit, depuis plus de deux mois, un déluge de bombes à phosphore blanc, à ogives intelligentes et incendiaires. Malgré l’incapacité de l’Onu à arrêter cette guerre génocidaire, les populations mondiales continuent à faire pression sur leurs Etats pour un cessez-le-feu.
Lancé juste après le veto opposé par les Etats-Unis à un projet de résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Ghaza, en raison de la désastreuse situation humanitaire, un appel pour une grève d’une journée a été lancé, prévue aujourd’hui, en signe de solidarité avec le peuple palestinien, et surtout pour exiger un arrêt de la guerre menée contre la population civile de Ghaza.
Lancé sur le Net par la coalition «Forces Nationales et Islamiques», regroupant toutes les factions palestiniennes, et illustré par la photo d’un enfant dont le visage est maculé de sang et la tête entourée d’une bande de gaze, l’appel a été largement partagé sur toutes les plateformes numériques et vise tous les secteurs d’activité, écoles, universités, transports aérien, terrestre et maritime, commerce, etc. L’objectif est de faire pression sur les Etats afin qu’ils mettent un terme à la guerre. Le Hamas palestinien a apporté son soutien à cette action en exhortant «tous les hommes libres à travers le monde à y prendre part».
Les réactions populaires à l’opposition des Américains à un cessez-le-feu, vendredi dernier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu, ne se sont pas fait attendre. Dès samedi, d’imposantes marches ont eu lieu dans de nombreux pays en soutien aux Palestiniens et pour exiger l’arrêt de la guerre.
La plus importante a eu lieu à Londres, au Royaume-Uni, où des centaines de milliers de Britanniques, défiant le froid glacial, un keffieh autour du cou ont, dès la mi-journée, marché des kilomètres depuis la Bank Junction jusqu’à la place du Parlement.
Durant des heures, ils ont sillonné les plus grandes artères de leur capitale, à l’appel des associations : Les Amis d’Al Aqsa, Stop The War Coalition, Association musulmane du Royaume-Uni, Forum palestinien du Royaume-Uni et Association pour le désarmement nucléaire.
Malgré «les mises en garde» des services de police, contre un éventuel changement d’itinéraire, les Britanniques sont sortis très nombreux dans la rue et ont battu le pavé, sous un froid glacial, durant tout l’après-midi. Ils s’en sont pris à leur Premier ministre, Rishi Sunak, un des alliés de l’entité sioniste, lui reprochant son incapacité à voter pour un cessez-le-feu à Ghaza, après plus de 17 000 Palestiniens tués par l’armée d’occupation, autant ou plus de disparus, et plus de 30 000 blessés, en l’espace de deux mois.
En faveur de la paix à Ghaza, ils brandissaient des banderoles avec des slogans : «Arrêtez l’occupation», «Honte à toi Rishi Sunak», «Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre», «Liberté pour la Palestine», «Mettez fin au génocide» et «Cessez-le-feu immédiat».
Depuis près de deux mois, les Britanniques n’ont pas cessé d’exprimer leur solidarité avec les Palestiniens, et presque chaque week-end, ils battent le pavé pour réclamer la fin de la guerre et de l’occupation. Avec des drapeaux palestiniens et des photos d’enfants tués à Ghaza, à la main, ils ont créé, samedi dernier, une belle fresque aux couleurs de la Palestine occupée et meurtrie. Ils scandaient d’une seule voix : «Palestine Libre».
Une marée humaine pro-palestinienne à Brookline et Londres
Et alors que la marée humaine britannique était toujours en mouvement, une imposante marche de soutien aux Palestiniens avait lieu à Manhattan, aux Etats-Unis. Durant des heures, les Américains criaient : «Palestine Libre», «Stop à la guerre et à l’aide financière à Israël», «Arrêtez les génocides», «Les Palestiniens ne sont pas des terroristes».
Des centaines d’autres activistes s’étaient illustrés de manière différente. Ainsi, des citoyens de la communauté palestinienne et arabe avaient manifesté devant le siège de la compagnie aérienne américaine Boeing à Chicago, dans l'Illinois, pour protester contre la fourniture d’avions de guerre, d’armes et de bombes à Israël, qu’il utilise pour tuer le peuple palestinien.
Selon l’agence palestinienne Wafa, les participants ont exprimé leur indignation face à l’accélération de la livraison par Boeing de milliers de bombes fabriquées aux Etats-Unis à Israël pour les utiliser dans l'agression menée contre Ghaza, et de la vente d’armes mortelles qui détruisent la Bande de Ghaza.
La même action a été organisée devant le siège de l’entreprise de systèmes de défense Textron à Providence, Rhode Island, pour dénoncer ses relations avec Israël et sa vente d’armes utilisées contre les Palestiniens.
Toujours aux Etats-Unis, et à l’appel du mouvement Jewish Voice For Peace (La Voix juive pour la paix), des milliers de personnes ont occupé durant des heures la station NC de la Grande Centrale, à New York, scandant des mots d’ordre pour un cessez-le-feu immédiat, tout en exprimant leur soutien aux Palestiniens.
Parallèlement, des milliers d’Américains ont marché dans nombreuses villes pour dénoncer la poursuite de la guerre à Ghaza, notamment à Los Angeles, Boston et Houston. A Philadelphie, des activistes ont bloqué une projection de lumière d’une compagnie de télécommunications américaine pour les fêtes de fin d’année, en signe de protestation contre les crimes de l’entité sioniste en Palestine, exigeant par ailleurs un cessez-le-feu.
A Paris, et dans plusieurs villes françaises des milliers de Français ont exigé un cessez-le-feu immédiat à Ghaza, tout en exprimant leur solidarité au peuple palestinien. A Paris, des centaines de manifestants portant des linceuls se sont allongés sur le sol, pour représenter les victimes civiles tuées lors des bombardements intensifs de l’armée d’occupation à Ghaza et exiger l’arrêt de la guerre.
En Espagne, plus précisément à Gernika, ville symbole de la région basque, des dizaines de milliers de personnes ont marché durant des heures et dénoncé les «génocides et massacres» commis par l’armée israélienne à Ghaza. Le moment fort de cette manifestation a été la déclaration de la célèbre actrice Itziar Ituno (du film La casa de Papel), qui a qualifié la situation à Ghaza de «guerre de génocide».
Avant de lancer : «Nous voulons dire qu’après tout ce que nous avions vécu dans l’histoire de l’humanité, depuis les bombardements ici jusqu’à aujourd’hui, ce monde ne peut tolérer la destruction d’un seul peuple, ne devrait accepter ce qui se passe en Palestine, ni accepter un nouveau Gernika, qui occupe une place importante dans tous les massacres de l’histoire de l’humanité. Nous devons avoir un message constant contre l’occupation de la Palestine par Israël, et contre le génocide de la population palestinienne.
Vos morts sont les nôtres, vos maisons détruites sont les nôtres et vos terres occupées sont les nôtres.» Des propos qui ont fait trembler le centre de Gernika, «une ville bombardée en 1937 par l’aviation fasciste italienne, qui a largué 60 tonnes de bombes incendiaires, alors qu’aujourd’hui, à Ghaza, 40 000 tonnes de bombes ont été larguées». Les manifestants avaient créé une immense et très belle fresque humaine aux couleurs de l’emblème national palestinien, sous les slogans : «Liberté Palestine», «Arrêtez les génocides», «Arrêtez la guerre».
Au Japon, des centaines de personnes se sont rassemblées au centre de Shinjuku, à Tokyo, pour exiger la fin de la guerre et l’arrêt des raids sur la population civile de Ghaza.
A Beyrouth, au Liban, et même à Tel-Aviv, en Israël, des centaines de personnes ont pris part à des rassemblements pour exiger un «cessez-le-feu immédiat» et exprimer leur solidarité avec la population de Ghaza.
Force est de constater que contrairement à l’administration Biden et à celle de Rishi Sunak, les citoyens du monde entier veulent mettre un terme aux souffrances d’une population de plus de 2 millions de personnes, prises en otage par une armée d’occupation qui a ravagé une grande partie de leur ville, et les somme de choisir entre la mort et la déportation forcée, dont la destination finale est incertaine.