Conflit ukrainien : Varsovie fait décoller des F-16 pour sécuriser sa frontière

03/01/2024 mis à jour: 06:20
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L’armée polonaise a annoncé hier avoir fait décoller quatre chasseurs F-16 pour surveiller la frontière avec l’Ukraine, à la suite à des bombardements russes massifs dans ce pays voisin, rapporte l’AFP citant l’armée polonaise.

«Pour assurer la sécurité de l’espace aérien polonais, deux paires de chasseurs F-16 et un avion ravitailleur allié ont été activés», a indiqué le commandement opérationnel de l’armée polonaise dans un communiqué.

L’armée russe a mené hier matin une nouvelle série «massive» d’attaques aériennes en Ukraine, tuant au moins quatre civils et blessant plus de 90 personnes, principalement à Kiev et Kharkiv (est).Vendredi, la Pologne, membre de l’Otan, a dénoncé une «violation» de son espace aérien «par un missile de croisière» russe qui a survolé pendant trois minutes son territoire avant de se diriger vers l’Ukraine.

Le système de défense antiaérien polonais a alors été mis en état d’alerte et les autorités polonaises civiles et militaires avaient tenu des réunions d’urgence, notamment avec des représentants de l’Otan. En novembre 2022, un missile ukrainien est tombé sur le village polonais de Przewodow, près de la frontière avec l’Ukraine, tuant deux civils.

L’explosion, sur le site d’une installation de séchage de céréales, près d’une école, à environ 6 km de la frontière ukrainienne, avait eu lieu alors que la Russie menait des frappes massives sur les infrastructures civiles ukrainiennes, dans l’ensemble du territoire d’Ukraine.

La chute de ce missile a fait craindre que l’Otan soit entraînée dans le conflit dans une escalade majeure de la guerre en Ukraine, la Pologne étant protégée par un engagement de défense collective de l’Alliance atlantique.

Lundi, le président russe, Vladimir Poutine, a promis d’«intensifier» les frappes russes en Ukraine en représailles au bombardement d’une ampleur sans précédent par l’armée ukrainienne sur la ville russe de Belgorod samedi.

«Nous allons intensifier les frappes, aucun crime contre les civils ne restera impuni, c’est une certitude», a-t-il déclaré lors de sa visite d’un hôpital militaire, affirmant que ces frappes seront menées «sur des installations militaires».

Cette déclaration intervient à la suite de plusieurs jours d’escalade des hostilités entre Russes et Ukrainiens après l’attaque qui a fait 25 morts samedi à Belgorod, en Russie, succédant à une attaque de missiles contre l’Ukraine vendredi, qui avait fait une quarantaine de morts.

«Nous frappons avec des armes de précision les lieux de prise de décisions, les lieux où se rassemblent les soldats et les mercenaires, d’autres centres de ce type, des installations militaires avant tout», a poursuivi le président russe.

Qualifiant d’«acte terroriste» le bombardement sur Belgorod, il a accusé les forces ukrainiennes d’avoir frappé en «plein centre de la ville, là où les gens se promènent, avant le réveillon du Nouvel An». Il a pour autant estimé que «l’Ukraine n’est pas un ennemi» en soi et accusé les Occidentaux d’utiliser les autorités de Kiev pour «règle(r) leurs propres problèmes» avec la Russie.

Outre les frappes meurtrières des derniers jours, une attaque ukrainienne sur Donetsk au cours du Nouvel An a également fait quatre morts et 13 blessées, dans cette ville sous contrôle de Moscou dans l’est de l’Ukraine, a annoncé un responsable installé par Moscou.

Selon Denis Pouchiline, les forces ukrainiennes ont visé le centre de ce bastion prorusse à l’aide de bombes à sous-munitions. Donetsk, grande ville de l’est de l’Ukraine, est passée sous le contrôle de séparatistes prorusses pilotés par Moscou en 2014 et est depuis régulièrement bombardée par l’armée ukrainienne.

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