Conflit russo-occidental sur l’Ukraine : Londres annonce de nouvelles sanctions contre Moscou

07/12/2023 mis à jour: 03:15
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Le chef de la diplomatie David cameron cherche à priver l’armée russe de composant de haute téchnologie

Le Royaume-Uni a annoncé hier 46 nouvelles sanctions visant des personnes et entités qui «approvisionnent et financent» la «machine de guerre» rapporte l’AFP, citant la diplomatie britannique. 

Ces nouvelles mesures vont «perturber la capacité de Poutine à équiper son armée via des chaînes d’approvisionnement au Bélarus, en Chine, Serbie, Turquie, Emirats arabes unis et Ouzbékistan», en privant les militaires russes de «composants et technologies occidentaux clés», affirme dans un communiqué la diplomatie britannique. Elles vont «frapper Poutine là où ça fait mal, en portant atteinte aux systèmes de défense russe et en s’attaquant à la chaîne d’approvisionnement illégale qui soutient la machine de guerre russe», a déclaré la secrétaire d’Etat aux sanctions, Anne-Marie Trevelyan. Sont notamment visés «trois acteurs qui soutiennent le réseau» du groupe paramilitaire Wagner et «quatre opérateurs» de «flottes fantômes» utilisées par la Russie pour amortir les sanctions sur les exportations de pétrole russe imposées par les Occidentaux, affirme la diplomatie britannique.Ces nouvelles sanctions sont annoncées alors que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, est attendu le même jour aux Etats-Unis pour discuter notamment avec son homologue américain, Antony Blinken, du soutien à l’Ukraine. 

Les sanctions de Londres interviennent alors que la question du soutien à l’effort de guerre ukrainien face à l’offensive russe présente des fêlures sur fond d’un constat amer : la grande contre-offensive ukrainienne lancée en juin a largement échoué à libérer les territoires occupés dans l’Est et le Sud, questionnant sur la poursuite d’une aide occidentale massive.Ainsi, le président français, Emmanuel Macron, recevra aujourd’hui à l’Elysée le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui semble vouloir faire obstruction sur le soutien à Kiev. 

Ce dernier a réclamé l’ajournement de deux décisions clés pour l’Ukraine qui doivent être soumises au vote des pays membres de l’Union européenne (UE) : l’une relative au soutien budgétaire de 50 milliards d’euros, l’autre sur l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE.
 

Aux Etats-Unis, démocrates et républicains se sont écharpés mardi lors d’une réunion du Congrès américain consacrée à l’aide à l’Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui devait en la circonstance prendre la parole par visioconférence, a annulé son intervention sans donner de raison. «Ils ont choisi de mettre en péril le financement de l’Ukraine et ils devront tous vivre avec ce choix, lorsque Vladimir Poutine marchera sur Kiev et sur l’Europe», a déclaré le sénateur démocrate Chris Murphy. «Nous pourrons nous considérer responsables de la défaite de l’Ukraine si nous n’arrivons pas à lui fournir ce financement», a observé la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, en visite au Mexique. «L’Ukraine est tout simplement à court d’argent», a-t-elle constaté, indiquant s’être entretenue avec les membres du Congrès à propos de cette «situation désastreuse». 

Washington est le fournisseur le plus important d’aide militaire à Kiev, ayant engagé des dizaines de milliards de dollars depuis l’offensive russe en février 2022. Mais la promesse du président démocrate, Joe Biden, de continuer à appuyer financièrement l’Ukraine est mise en péril par des républicains. Mardi, il a déclaré que «l’incapacité à soutenir l’Ukraine est tout simplement absolument insensée. C’est contraire aux intérêts des Etats-Unis». Et de soutenir : «C’est tout simplement une erreur.» 
 

«Une erreur»

Le 20 octobre, il a demandé de coupler sa demande d’aide pour l’Ukraine (plus de 61 milliards de dollars) à une autre d’environ 14 milliards pour Israël, en guerre contre le Hamas. Mais les élus conservateurs conditionnent l’aide à un net durcissement de la politique migratoire face aux arrivées de migrants à la frontière avec le Mexique.

 Ce que les démocrates refusent jusque-là. La Maison-Blanche a tiré la sonnette d’alarme lundi, assurant que l’aide militaire américaine à l’Ukraine pourrait être coupée net dans les prochaines semaines, faute d’accord budgétaire avec l’opposition républicaine. «Si le Congrès n’agit pas, d’ici la fin de l’année, nous serons à court de ressources pour livrer plus d’armes et d’équipements à l’Ukraine et pour fournir du matériel venant des stocks militaires américains», a écrit la directrice du Budget de la Maison-Blanche, Shalanda Young. 

En septembre, V. Zelensky s’est rendu à Washington, rencontrant Joe Biden et des élus du Congrès. Sa visite n’a toutefois pas eu l’effet escompté : le Congrès n’a pas validé de nouveaux fonds. Entre temps, Moscou privé de clients occidentaux a  réorienté une grande partie de ses exportations de pétrole et de gaz vers la Chine et l’Inde. 

Les deux puissances asiatiques se sont abstenues à voter la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU appelant, un an après le début de l’offensive, au retrait des troupes russes de l’Ukraine. Texte non contraignant ayant reçu le soutien de 141 Etats membres. Aussi, la Russie a approfondi ses relations avec la Corée du Nord au point d’inquiéter l’Occident. En novembre, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a averti que de tels rapports sont «de plus en plus nombreux et dangereux».

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