Des universitaires ont affirmé à l’unanimité à Alger que l’incendie de la bibliothèque universitaire de la Faculté d’Alger le 7 juin 1962 était un «crime d’Etat» et «l’un des crimes culturels les plus odieux» du colonialisme français en Algérie.
Les participants à une conférence à l’occasion du 60e anniversaire de l’incendie de la bibliothèque universitaire et du 2e anniversaire de la célébration de la Journée nationale du livre et de la bibliothèque, organisé par la Bibliothèque nationale algérienne, ont affirmé que l’incendie de la bibliothèque témoignait de «l’intention claire du colonialisme français d’aliéner la mémoire et l’identité algériennes, parallèlement au génocide des Algériens».
Dans ce contexte, l’historien Mohamed Lahcen Zeghidi a souligné que l’incendie de cette bibliothèque, «qui contenait des millions de livres rares et anciens et qui étaient parmi des plus importantes bibliothèques de par le monde, est le plus grand crime culturel du colonialisme français en Algérie».
La France «a commencé son occupation de l’Algérie en procédant au génocide des Algériens et en effaçant leur pensée humaine et a terminé son occupation par la même chose» afin de «faire du peuple algérien un peuple analphabète qui ne sait ni lire ni écrire, et surtout sans mémoire», a précisé Zeghidi.
L’orateur a estimé que l’Algérie «avant 1830 était civilisée, car dans chaque ville et dans chaque village il y avait des écoles, des bibliothèques, des zaouïas», et que la France et «dans le cadre de la politique de la terre brûlée avait exterminé les êtres humains et aliéné la pensée».
Il a cité l’exemple de la ville de Constantine, où «les Français ont pillé 9000 manuscrits, en plus du pillage de la bibliothèque du Hadj Ahmed Bey, qui contenait également des milliers de livres, et ils ont fait la même chose à Mascara, Médéa, Blida, Alger et d’autres villes».