Cela fait déjà huit ans que des citoyens des communes de N’gaoues, Ouled Si Slimane et Taxlent, dans la wilaya de Batna, vivent dans le désarroi total, ne sachant quoi faire, après les dégâts importants causés à leurs maisons réalisées dans le cadre du programme de l’habitat rural.
Selon les déclarations des concernés portées sur des requêtes adressées aux autorités de la wilaya et aux services de la direction du logement et même à la Présidence de la république et au chef du gouvernement, dont El Watan a reçu des copies, les faits remontent aux années 2014-2015.
«En 2014-2015, nous avons acheté des quantités de ciment auprès de la société de distribution des matériaux de construction Somacba, précisément son point de vente situé dans la commune de Taxlent et qui s’approvisionnait auprès de la cimenterie d’Ain Touta pour la construction de maisons, dans le cadre de l’habitat rural, et nous détenons des bons d’achat comme preuves.
Toutefois, et après un à deux ans, selon les cas, nous avons constaté l’apparition de fissures qui prenaient de l’importance sur les murs et les plafonds.
A cela, il faut ajouter la dégradation totale des poutres, des poteaux, des dalles et des plateformes, faisant même apparaître le fer à béton utilisé dans les coffrages», soutiennent-ils.
«Avec le temps, la situation est devenue encore plus grave, car les plafonds ne cessaient de s’effondrer et nous avons commencé à nous inquiéter sérieusement», ajoutent-ils. Selon les plaignants, qui ont sollicité les services des experts en matière de construction, il a été conclu que ces problèmes étaient dûs à la nature du ciment utilisé et acheté auprès du point de vente de la Somacba et qui n’était pas conforme aux normes.
«Nous avons demandé l’établissement de certificats de constatation de la part des services concernés, dont ceux de la Protection civile de la wilaya de Batna et qui ont tous conclu que ces constructions ne sont plus habitables et qu’elles représentent un danger réel pour leurs occupants, nous conseillant de les évacuer en urgence», indiquent les rédacteurs de ces requêtes collectives. Le résultat est tombé tel un couperet pour ces citoyens qui se sont retrouvés du jour au lendemain dans la situation d’éventuels sinistrés.
Ces derniers ne savent plus s’ils doivent rester sur les lieux avec tous les risques qui pèsent sur eux et leurs familles ou opter pour d’autres solutions qu’ils n’ont plus les moyens de supporter. «La majorité de ces citoyens de condition modeste ont bénéficié de l’aide de l’État pour l’habitat rural, sans cela, ils n’auraient plus la possibilité d’avoir des maisons.
Aujourd’hui, ils vivent des moments difficiles et n’ont plus les moyens d’aller ailleurs, ni de supporter les frais d’autres travaux qu’ils soient de réhabilitation ou de reconstruction», lit-on dans leurs lettres, dont une a été adressée au wali de Batna au mois de juin 2023. «Nous avons frappé à toutes les portes et nous avons sollicité la direction du logement, les chefs de daïras de N’gaous, Ouled Si Slimane et les services des communes de Taxlent, ainsi que les autorités de la wilaya, mais sans avoir de réponses à ce jour.»
Ces citoyens ont sollicité El Watan pour faire parvenir leurs souffrances, sollicitant en dernier recours l’aide du wali de Batna, Docteur Mohamed Benmalek, dans l’espoir de trouver une solution à leurs problèmes.
«Nous demandons à monsieur le wali de se pencher sur notre cas et nous sommes disposés à lui fournir tous les documents et les pièces justifiant le bien fondé de nos déclarations et la situation très délicate dans laquelle nous nous débattons à ce jour, après des années de galère», concluent-ils.