Commune de Boumerdès : Instabilité chronique à l’APC

20/03/2023 mis à jour: 03:47
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Un nouveau P/APC a été installé jeudi dernier

La population de la commune Boumerdès n’arrive plus à compter ses maires. Signe d’instabilité chronique, ce chef-lieu de wilaya a vu se succéder à sa tête 14 P/APC depuis 2002. Presque trois pour chaque mandat. L’actuel, Mohamed Bakour, a été élu par ses pairs jeudi dernier suite à la démission de Ighil Ameur Hamid pour «des raisons personnelles». 

Ancien employé à l’ADE, M. Bakour va-t-il réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Va-t-il mettre un terme au laisser-aller et au népotisme  qui ont longtemps caractérisé la gestion de la commune ? En somme, les défis sont énormes, et Boumerdès mérite un sort bien meilleur, celui qui sied à son statut de ville universitaire. «Rien n’est possible sans l’amélioration de l’encadrement de l’APC. Nous avons des dizaines de projets, mais on manque cruellement de personnel. La moitié de nos effectifs actuels ne fait pas son travail. L’absentéisme et la négligence ne sont un secret pour personne. Le service de l’urbanisme fonctionne sans responsable depuis près d’une année. Personne ne veut occuper le poste. 

Les gens, non seulement n’aiment pas rendre des comptes mais ils  craignent d’être poursuivis en justice pour la moindre erreur», dira un élu. Et de renchérir : «Au moins 18 fonctionnaires sont poursuivis en justice. Le climat de travail est altéré. Est-ce normal qu’une commune comme la nôtre n’ait pas un siège digne de ce nom ? Cela fait des années qu’on parle de la réalisation d’un nouveau siège, mais on n’a rien vu». 

Notre interlocuteur  insiste aussi sur le rôle du secrétaire général, soulignant que le détenteur du poste doit être nommé par décret présidentiel. «Sans un bon secrétaire général, on ne peut rien. C’est lui le commandant de bord», ajoutant que l’APC a des milliards de créances non recouvrées. «Plus de 90% des exploitants des biens communaux ne payent pas leurs loyers», révèle-t-il. Malgré son aisance financière, la commune accuse un énorme déficit en termes d’infrastructures. «Notre assemblée est le lieu où se règlent les comptes et les affaires, mais rarement les problèmes des citoyens. 

C’est pourquoi, on entend parler autant de scandales de corruption que de projets de développement», analyse un enfant de la ville. Dans des agglomérations comme Boukerroucha, Sablière, Foes, Figuier et Haouch Brok, certains habitants manquent du strict minimum, à savoir des routes goudronnées, des écoles, des aires de jeu, l’éclairage ou les réseaux d’assainissement et d’AEP. De nombreux projets sont inscrits au profit de ces localités, mais la réalisation tarde à se concrétiser. A Boukerroucha, les chantiers d’assainissement et d’AEP remontent à 2019. 

Même le mythique site Rocher noir est dans un état lamentable alors qu’il a bénéficié de 4,7 milliards en 2017 pour son aménagement. L’APC a réservé 100 millions de dinars pour réaliser deux stades à la cité du 11- Décembre et Ibn Khaldoun et d’autres sommes pour installer des sanitaires et des arrêts de bus à travers plusieurs endroits de la ville. «Nous avons 33 associations sportives, mais nos clubs n’ont même pas une salle omnisports pour s’entraîner. 

Certains payent plus de 500 000 DA/an pour utiliser les infrastructures de la DJS», dira un sportif. En octobre dernier, 12 parmi les 19 élus de l’assemblée ont adressé une lettre au wali sollicitant son intervention afin de trouver des remèdes aux maux qui rongent le fonctionnement de l’APC. Il faut rappeler que depuis la création de la commune en 1984, aucun P/APC n’a exercé son mandat à terme. 

Le poids et la complexité de leurs charges ajoutés aux pressions exercées à leurs encontre ont fait que beaucoup d’entre eux ont fini par jeter l’éponge ou par être relevés de leurs postes à cause de leur implication dans des affaires de corruption.                    

 

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