Commentaire / Violence dans les stades : L’amendement qui a accentué le malaise

11/03/2024 mis à jour: 00:51
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La violence dans les stades est de retour. Avec l’entame de la phase retour et ses enjeux (titre, rétrogradation), la bête immonde a fait sa réapparition. Normale, elle n’a jamais été farouchement combattue ni totalement éradiquée. Chaque journée de championnat (toutes divisions confondues) et tours de coupe d’Algérie, elle est présente. 

C’est la preuve par mille qu’elle n’a jamais été efficacement et farouchement combattue par ceux qui ont le devoir de le faire. La violence dans les stades est un tube toujours à la mode. Dernièrement, la fédération a pris quelques mesures à travers le réaménagement d’amendements, pour ne pas pénaliser les clubs dont une frange de leurs supporters balancent des produits pyrotechniques sur le terrain ainsi que des objets en tous genres, sans oublier le saccage des sièges dont les restes finissent sur les pelouses. 

L’instance faîtière du football pensait bien faire en instaurant un barème de pénalités financières à la place du huis clos par exemple. Cette mesure a rapidement montré ses limites puisque les mêmes galeries continuent de s’adonner aux mêmes gestes. 

Mieux, l’instauration d’un barème de sanctions financières leur confère une quasi impunité et l’assurance de ne pas écoper de suspension de terrain ni de huis clos. C’est pour cela que la fédération doit rapidement rectifier le tir. L’amendement qu’elle a apporté aux dispositions règlementaires et au code disciplinaire ne sont ni justes ni équitables. Au contraire, elle offre une prime aux casseurs et fragilise l’arsenal réglementaire. Cela s’apparente à exonérer les clubs riches des sanctions prévues dans les règlements au motif que les nantis disposent de suffisamment de ressources financières qui leur garantissent l’impunité. 

Par cette décision, c’est l’intégrité de la compétition et des rencontres qui est frappée de plein fouet. Un club «pauvre», dont les supporters ont commis des actes répréhensibles, jouera à huis clos sans la présence de ces derniers. 

Cette option d’infliger des sanctions financières, même très hautes, aux clubs dont les supporters se sont distingués par un comportement anti-sportif donne le sentiment d’un règlement à deux vitesses. Si la fédération veut opérer une vraie rupture, dans ce domaine précis, avec le passé, il lui faut aller chercher des solutions qui n’ont jamais été mises en œuvre. 

Lorsque dans les années 1980-1990, les Anglais ont voulu combattre le hooliganisme, ils n’ont pas pris de demi-mesure. La première ministre de l’époque, Margareth Thatcher, avait chargé le juge Taylor de préparer une batterie de textes pour éradiquer totalement le phénomène de la violence dans les stades. Il l’a fait, à travers la loi Taylor. Depuis, les stades de Sa Majesté sont devenus des havres de paix. 

La fédération serait bien inspirée de suivre l’exemple anglais. La même loi et les mêmes règles pour tous. Le phénomène de la violence dans les stades ne peut être vaincu par les seules sanctions financières. Tout ce qui précède l’amendement apporté par la fédération doit être rapidement retiré.

 

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