Commentaire / Sport, éthique et politique

25/12/2023 mis à jour: 06:16
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A quelques heures de la fin d’année 2023 et à sept mois des Jeux olympiques Paris 2024, le sport est plus que jamais divisé sur la conduite à tenir par rapport aux conflits politiques qui agitent le monde. 

La charte olympique et l’éthique sont malmenées par ceux-là même qui sont censés veiller sur ces deux chapitres. Tous les textes fondateurs de l’olympisme et des fédérations internationales recommandent la séparation du sport de la politique. Dans les faits, c’est le contraire qui domine. La politique du deux poids, deux mesures est omniprésente dans les deux domaines. 

Les preuves ne manquent pas. Le conflit armé russo-ukrainien a donné un avant-goût de ce que la politique peut faire. Ils ont instrumentalisé les hostilités déclenchées en février 2022 pour prononcer le bannissement des athlètes russes de toutes les compétitions internationales. Les instances sportives, toujours aussi dociles, aux ordres des politiques et de leurs idéologies, n’ont pas hésité à fermer la porte des qualifications aux Jeux olympiques 2024 aux athlètes russes. Le mot d’ordre a été suivi. 

Tout le monde parlait la même langue. 20 mois plus tard, changement de décor radical. L’agression israélienne contre Ghaza n’a pas provoqué le même tollé comme en février 2022. L’agresseur et les victimes ne sont pas les mêmes. Lorsque le premier est Israël, personne ne dit rien. Les vies palestiniennes ne valent pas les européennes et israéliennes. Les massacres commis à Ghaza n’ont pas d’égal dans l’histoire de l’humanité. Plus de 15 000 enfants ont été assassinés au cours des bombardements par l’armée de l’entité sioniste. La communauté internationale et l’opinion mondiale ont appelé au cessez-le feu. En vain. 

Les instances sportives qui sont montées au créneau pour dénoncer la Russie observent un silence assourdissant devant les crimes perpétrés quotidiennement contre le peuple palestinien par «l’armée la plus morale du monde», dixit des criminels. 

Le sport est un levier important lorsqu’il est exploité à bon escient lors de conflits armés. Malheureusement, les dirigeants du sport mondial ne l’utilisent que lorsque cela leur convient. Ghaza est un enfer pour ceux qui y vivent.

Des milliers de Palestiniens sont morts sans que ceux qui ont la haute main sur le sport ne proposent des sanctions sportives contre les athlètes israéliens. Pire, ils s’adonnent à une chasse aux sorcières contre tous les sportifs qui dénoncent les crimes de l’armée et des colons de l’entité sioniste. Cet ordre mondial (du sport) doit changer. Les opinions doivent être le moteur du changement salutaire. 

Le boycott massif des Jeux olympiques 2024 et des autres grandes compétitions sportives est le meilleur moyen de faire cesser toutes les injustices. 

Les sportifs (athlètes, dirigeants) ont un rôle à jouer dans les périodes agitées à cause de conflits armés. Le Comité olympique international (CIO) et les fédérations internationales si promptes à bannir les athlètes russes de leurs compétitions, ne peuvent pas faire la même chose avec les athlètes et le sport israélien ? Ou ce qui est valable pour les uns ne l’est pas pour les autres ? De toute façon, les instances sportives mondiales ont depuis longtemps perdu tout crédit. 

La politique du deux poids, deux mesures leur a fait perdre toute crédibilité. La preuve, la politique et les idéologies ont pris toute la place dans le sport. Malheureusement.

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