Mahiedine Khalef, n’est plus. En fait, lui l’homme jovial et policé, celui qui a participé avec Mekhloufi à l’exploit de Gijón qui a ébahi le monde, le passionné de foot, l’ami que j›ai connu, il y a longtemps, n’est plus depuis plusieurs années. Affaibli par la maladie, il ne s’imaginait pas quitter la scène de cette manière.
Ecœuré par le monde du football qui l’a ignoré. Déçu parce qu’il a perdu son dernier match. En constatant que ce milieu du football si passionnant, si passionnel est aussi ingrat. Cette séparation, il la vécut comme une douleur et un échec, bien plus une fatalité. Il n’a même pas eu le temps d’en tirer les conséquences, se blottissant dans une solitude mortifère, qui tranche avec sa vie normale, celle de tous les jours, d’un homme agréable et volubile qu’il n’y a pas très longtemps, s’imposait des marches pour défier une santé plutôt chancelante.
Son prestige et son aura ,s’en trouvèrent désarmés. Il était en train de perdre ,alors qu’il était habitué à gagner. Resté sportif, jusqu’au bout des pieds, il est devenu enfui en lui même comme tiraillé par ses démons, que stoïquement il a essayé de dompter, sans en avoir la force. Il n’était plus que tension et raideur.
Il saigne en secret, au plus intime de soi, écorché en dedans. Dans son for intérieur, il pensait à juste titre aux multiples batailles gagnées, à ce monde inquiétant, malaisé à comprendre et plus encore à dominer.
On savait que ce coach élégant, poli et de bonne compagnie, lorsqu’il était sur le terrain, avait horreur des fioritures, préférant la simplicité et le droit au but et se délectait toujours du jeu bien élaboré, que ce soit à la JSK, où il a fait ses galons où en équipe nationale, même, au prix de quelques accrocs verbaux avec les joueurs qui ne lui tenaient pas rigueur, connaissant son tempérament de faux méchant et sa conduite de grand frère protecteur.
Même si son regard profond mais vif, nous laisse dans l’incertitude des émotions qui l’agitent. Depuis jeune au Maroc à Khemisset, où il a entamé sa carrière, jusqu’à la fin de celle-ci Mahieddine peut être fier de tout ce qu’il a fait sportivement, dans un parcours parsemé de trophées, donnant de la hauteur à la JSK, avec son compère le polonais Ziwotko gagnés dans tous les recoins de l’Afrique, hissant les canaris au sommet du continent.
Merci pour tout, surtout pour ton passage à la JSK ,où les joueurs ont appris non seulement les techniques et les tactiques mais également a se distinguer avec brio, verbe conjugué à tous les temps. Merci cher ami Mahieddine tu resteras à jamais, dans nos esprits et dans nos cœurs.