Gianni Infantino est reconduit à son poste de président de la FIFA pour un nouveau mandat. Sans rival, il a été élu par acclamation et reconduit dans ses fonctions dans les mêmes conditions qu’en 2019.
Les 211 membres de la Fifa lui ont renouvelé leur confiance au 73e congrès de la Fifa tenu le 16 mars 2023 à Kigali (Rwanda). La grande famille du football s’est mise en ordre de bataille derrière lui. Elle lui a déroulé le tapis rouge et validé son projet de Coupe du monde 2026 avec 48. Sa réforme de la Coupe du monde est passée comme une lettre à la poste à force d’arguments juteux.
Il est bien parti pour faire de la Coupe du monde une compétition, de quartiers. Les joueurs, à travers leurs syndicats et les entraîneurs n’ont pas esquissé la moindre remarque sur le nombre élevé de matchs qu’il y aura au bout. Les présidents des fédérations ont compté les gains qu’ils vont tirer de la kermesse promise par Gianni Infantino.
Se sentant en terrain conquis, ce dernier s’est lâché «contre ceux qui critiquent ma personne, mon action à la tête de la FIFA et tout ce que cette dernière entreprend de bien depuis que je suis là». Il a profité pour lancer des piques contre son prédécesseur Joseph Sepp Blatter, qu’il a pris soin de ne pas citer et probablement Michel Platini, son autre ennemi juré, et néanmoins celui qui lui a mis le pied à l’étrier.
L’Italo-suisse enivré par sa réélection a tiré à boulets rouges sur tous ceux qui ont mis en avant sa gestion de l’argent du football et surtout ses interventions répétées et intempestives dans les prérogatives de la confédération africaine de football qui est devenue, par la force des choses, son magasin de jouets. Encouragé par la décision de la justice suisse de fermer le dossier le concernant dans les affaires d’abus d’autorité et d’utilisation des moyens de la FIFA à des fins autres que celles de la FIFA, il a sauté sur l’aubaine pour rehausser son image. Sa mémoire est oublieuse et sélective. Qui a utilisé les moyens de la FIFA (avion spécial) pour accomplir un long périple en Afrique à la veille de l’élection d’Ahmad Ahmad à la tête de la CAF en 2015 ?
Il a mené campagne pour lui. En 2021, il a réédité le même procédé en parcourant l’Afrique pour plaider en faveur de l’élection de Patrice Motsepe. En tant que président de la FIFA, il n’avait pas le droit de s’immiscer dans les affaires de la CAF et surtout de peser de tout son poids sur le changement qu’il a imposé en 2021 avec la complicité des 4 candidats qui avaient postulé avant de se retirer de la course sans aucune forme d’explication. Il aurait été bon que ses laudateurs éclairent les lanternes des férus de football sur la nature du mandat décroché à Kigali. Est-ce un premier ou second mandat ? En 2015, il a pris la suite de Blatter, qui a démissionné 6 mois environ après sa réélection. De 2015 à 2023, il est à la tête de la FIFA depuis plus de 7 ans.
Il a manœuvré avec la complicité de ses affidés pour que la période 2015-2022 ne soit pas considérée comme un mandat complet pour pouvoir contourner les statuts de la FIFA et revendiquer le droit de postuler pour le mandat qui suivra celui qu’il a entamé à Kigali et il parle d’éthique.
En 2015, lors du Fifagate, les autorités américaines avaient collé l’acronyme «RICCO» à la FIFA qui signifie «Racketeer influenced and corrupt organisation», organisation corrompue sous l’influence de racketteurs. Depuis 2015, rien n’a changé.