Commentaire / Dettes des clubs : le plus difficile est à venir

11/12/2023 mis à jour: 02:15
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La Fédération algérienne de football (FAF) a partiellement régularisé la situation des clubs endettés en leur accordant la main levée, pour récupérer des licences de nouveaux joueurs.

 L’interdiction d’enregistrement de joueurs, initialement prise par la fédération et appliquée à la lettre par les ligues, a été contournée à la faveur des protocoles signés par les différentes parties (clubs-joueurs-entraîneurs-fédération). Cette démarche répondait aux attentes de la FIFA qui a brandi la menace de sanction contre les clubs concernés par ce problème ainsi que la fédération. Plus d’une douzaine de clubs ont franchi avec succès et non sans difficulté le premier écueil.

 A savoir l’effacement d’une partie de la dette par le versement d’une partie des salaires (joueurs et entraîneurs). Pour faire face à la situation, la fédération a été contrainte de recourir à un emprunt (sans intérêts), auprès des banques. Selon les chiffres avancés, la dette de 20 clubs environ serait de l’ordre de 450 millions de dinars. La FAF a établi un échéancier étalé sur une année (4 périodes de versement) à hauteur de 25% de la dette globale. La fédération se chargera de libérer la première partie du prêt accordé aux clubs contre un engagement écrit de ces derniers pour le remboursement du premier prêt sans intérêts. 

Et après, comment les clubs honoreront-ils leurs dettes ? A partir de là, la situation sera plus compliquée. La fédération continuera-t-elle à prêter de l’argent aux clubs ou se désengagera-t-elle de ce processus ? La seconde option semble avoir été choisie. 

D’ici-là, les clubs auront-ils les reins solides, les comptes florissants pour honorer leurs engagements ? Pas sûr. Il leur aurait été préconisé de s’appuyer sur leurs wilayas et communes respectives pour rassembler le montant des deuxième, troisième et quatrième versements. 

Ce ne sera pas facile. Ce problème va empoisonner et pour longtemps encore la vie des clubs et de la fédération. Pour ne pas avoir pris au sérieux toutes les exigences du professionnalisme, les deux parties se retrouvent coincées dans l’équation suivante. Honorer les dettes ou disparaître (les clubs). La machine s’est déjà mise en branle, comme l’ont constaté les clubs.

 L’interdiction de recrutement et d’enregistrement de nouveaux joueurs a été étendue à toutes les catégories, excepté celle des minimes. Les ligues refusent systématiquement de délivrer des licences (jeunes) pour les clubs endettés. Première conséquence, des catégories jeunes seront interdites de participation à la compétition officielle. Après 3 forfaits d’une catégorie jeune, le capital points de l’équipe seniors sera défalqué d’une unité. Cela devient préoccupant. 

Plus le temps passe, plus l’étau se resserrera autour des clubs qui sont passés par la case pro. La fédération doit rapidement mettre en place un système d’encadrement des budgets des clubs, salaires des joueurs, la réactivation de la commission de contrôle et de gestion des clubs (DCGF), mise en veilleuse depuis deux ans, et s’assurer qu’un club pro (SPA) qui ne présente pas toutes les garanties financières ne sera pas autorisé à participer aux compétitions organisées sous l’égide de la fédération.

 Sans oublier, enfin, la situation catastrophique de nombreuses SSPA en situation de faillite et qui continuent encore d’exister. La fédération ne peut faire l’économie sur ce chapitre.

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