Après la rencontre WA Casablanca – JS Kabylie, des voix se sont élevées pour exiger «la protection des équipes algériennes en Coupe d’Afrique inter- clubs contre l’arbitrage». Il est à craindre que cela reste un vœu pieux.
La fédération n’offre aucune garantie dans ce domaine. Elle n’a aucun poids, ne jouit pas d’un moindre relais au sein de l’instance faitière ou elle ne dispose d’aucun membre au sein de l’exécutif ou de commissions importantes. C’est le tribut que paie le football algérien en l’absence de stratégie en la matière.
Lorsque des dirigeants algériens sont intronisés aux postes-clés de la fédération, leur première démarche consiste à faire débarquer ceux qui les ont précédés à la CAF.
Des dirigeants de fédérations africaines ne se privent pas, en privé, de moquer nos délégués qui se contentent de chauffer les bancs à la confédération. La FAF est présente physiquement dans l’organisation continentale mais ne joue aucun rôle. Elle est totalement effacée par rapport à d’autres fédérations.
La preuve est administrée chaque jour que Dieu fait. Les dirigeants algériens sont hors champ à la CAF. L’épisode de la réunion de la commission d’organisation du CHAN tenue au Sheraton, avant l’ouverture du tournoi, a définitivement anéanti le famélique crédit qui restait aux responsables actuels du football algérien.
Le piteux spectacle offert avant l’ouverture de ladite réunion et qui avait pour acteurs Djahid Zefizef (président de la FAF) et Charaf Eddine Amara, son prédécesseur et néanmoins membre de la commission en question, a renvoyé une très mauvaise image du football algérien.
Le tapage médiatique qui a entouré l’accueil réservé aux dirigeants de la CAF lors du CHAN n’a aucun impact sur les patrons du football continental.
Leurs seconds couteaux ont passé de bonnes vacances à Alger, Oran, Annaba et Constantine où ils ont été gavés de présents et de considération. Tout sera rapidement vérifié à travers le rapport d’inspection des stades et infrastructures en Algérie qu’a mené le cabinet allemand Roland Berger Strategy du 27 au 29 mars dernier.
Dans la plaque présentative du cabinet allemand, il est mentionn : «Situé au carrefour du commerce mondial, le Royaume du Maroc est une des économies les plus dynamiques d’Afrique.
Roland Berger est présent au Maroc depuis 2003, ouvrant un bureau à Casablanca, la plaque tournante commerciale du pays en 2008. Nous avons établi une solide réputation auprès des entreprises multinationales et locales au Maroc, ainsi qu’auprès des institutions gouvernementales et des autorités publiques ».
La messe est dite. Le dossier algérien pour l’organisation de la CAN 2025 finira dans les tiroirs de la CAF. Le conflit d’intérêt est flagrant. Le Maroc n’aura aucune difficulté pour obtenir l’organisation de la CAN 2025. Un confrère, au fait des arcanes de la CAF, a dit : «Le cabinet qui a mené l’inspection des stades (en Algérie) devant accueillir la CAN 2025 a pignon sur rue au Maroc.
Grassement rémunéré par le makhzen, autant dire que c’est le président de la fédération marocaine, Fouzi Lekjaa qui rédigera le rapport». Bien vu. La FAF portera-t-elle réclamation auprès de la CAF pour «conflit d’intérêts évident entre le Maroc et le cabinet Roland Berger» ?
Peu de chance que cette démarche soit entreprise par la FAF qui renvoie l’image d’une fédération écrasée devant la CAF. Ceux qui ont conduit la fédération dans cette impasse qui se répercute négativement sur l’ensemble des segments du football algérien doivent un jour rendre des comptes.