Les membres de la Fédération algérienne de football (FAF) et plus particulièrement ceux du Bureau fédéral (BF) ont-ils, un jour, consulté les statuts de FAF ? Pas sûr.
Les épisodes, pour ne pas dire les scandales successifs qui ont marqué leur gestion du football durant une année au sein de l’organe exécutif et de supervision de la FAF (définition du Bureau fédéral dans les nouveaux statuts qui seront adoptés prochainement) laissent peu de place au doute. L’article 13 des statuts de la FAF (obligations des membres) stipule que «les membres de la FAF ont les obligations suivantes : observer en tout temps les statuts, règlements, directives et les faire respecter par ses propres membres. La violation de ses obligations par un membre entraîne les sanctions prévues par les présents statuts».
Quatre (4) membres du Bureau fédéral, en l’occurrence Amar Bahloul, Yacine Benhamza, Rachid Oukali et Djilali Touil, ne se sont pas conformés au décret exécutif N°15-340 du 28 décembre 2015 modifié et complété par le décret exécutif N° 60-21 du 8 février 2021 relatif au non-cumul entre la responsabilité exécutive et élective et la responsabilité administrative au sein des structures d’organisation et d’animation sportives. Ils avaient l’obligation de choisir un seul mandat (président de Ligue ou membre du Bureau fédéral) un mois après leur dernière élection. C’est-à-dire au plus tard le 16 avril 2021, 30 jours après l’Assemblée générale élective de la FAF tenue le 15 avril 2021.
Dans une circulaire de rappel, le MJS leur a accordé un dernier délai qui ne devait pas dépasser le 30 septembre 2021. La question qui taraude les esprits est la suivante. Pourquoi le MJS et la FAF n’ont pas pris leurs responsabilités à l’endroit de ces quatre personnes ? Ils ont démissionné de leur poste initial, président de ligue, et ont choisi de rester au Bureau fédéral.
Les lettres de démission de Yacine Benhamza, et de Rachid Oukali (présidents respectivement de la ligue de Saïda et de la ligue d’Alger) sont sur la toile et attestent qu’ils ont démissionné de leur ligue volontairement pour se conformer au décret sur le cumul de mandats. Leur ligue respective, tout comme celle de Annaba pour Amar Bahloul et Chlef pour Djillali Touil, n’ont pas organisé une assemblée générale élective pour élire un nouveau président dans un délai n’excédant pas 60 jours après constat de la vacance du poste.
Malgré la loi, le MJS et la FAF ont fermé les yeux sur cette grave transgression de la loi. Toute honte bue, la FAF s’est fendu d’un communiqué le 29 avril 2022 dans lequel elle annonce : «Dans le cadre de leur mise en conformité avec les lois en vigueur ayant trait au décret ministériel concernant l’interdiction du cumul de fonctions au sein des structures sportives, trois (3) membres du Bureau fédéral, en l’occurrence Benhamza Yacine, Oukali Rachid et Touil Djilali ont annoncé quitter leur poste au Bureau fédéral à l’effet de se consacrer uniquement à la présidence de leurs ligues respectives».
Plus scandaleux que cette déclaration, il n’y en a pas. Où était la FAF durant toute l’année écoulée? Pourquoi a-t-elle fermé les yeux sur cette grave dérive ? Ces interrogations restent sans réponse, malheureusement. Entre le 22 avril et le 25 avril 2022, Yacine Benhamza (Saïda) et Rachid Oukali (Alger) ont organisé une assemblée générale de leur ligue respective dont ils étaient démissionnaires depuis un an.
Par quel miracle ont-ils présidé l’assemblée générale ordinaire et présenté le bilan moral et financier alors qu’ils n’avaient plus la qualité de président (usurpation de qualité et de fonction ?).
Ce qui est incompréhensible est que Yacine Benhamza et Rachid Oukali ont présidé l’assemblée générale ordinaire de leur ligue entre le 22 et le 25 avril 2022, fait adopter le bilan moral et financier alors qu’ils étaient démissionnaires en mai 2021 et ont participé à la réunion du Bureau fédéral du 28 avril 2022.
C’est un grave dysfonctionnement dont les intéressés et la fédération portent l’entière responsabilité, et ce, devant la passivité du MJS.
La FAF est devenue à ce point si négligente du respect des lois et des statuts et de ses obligations statutaires. Une dernière encore pour le voyage.
L’ordre du jour de la réunion du dernier Bureau fédéral communiqué aux membres n’a pas été scrupuleusement respecté. C’est un détail, diront certains.