Commentaire - Affaire Amrouche : Le TAS désavoue la CAF

20/02/2025 mis à jour: 03:53
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Décidément, l'entraîneur algérien Adel Amrouche (56 ans) donne du fil à retorde à la Confédération africaine de football (CAF) à chaque fois que celle-ci a maille à partir avec lui. Les démêlés du coach algérien avec l'organe juridictionnel de la CAF (la commission de discipline) remontent à l'année 2014, lorsque Adel Amrouche a été accusé injustement d'avoir craché au visage d'un arbitre djiboutien lors d'un match officiel. La CAF l'a lourdement sanctionné.

Il a fait appel de la décision et attendu des mois avant que la sanction soit levée. Des années plus tard, il a croisé l'arbitre accusateur qui lui a avoué que le scénario a été monté de toute pièce pour nuire à sa carrière de sélectionneur sur le continent. Il lui a fallu du temps pour prouver qu'il a fait l'objet d'une cabale montée par des dirigeants que le franc-parler de l'Algérien dérangeait beaucoup.

10 ans plus tard (2024), bis repetita. Cette fois, c'est en pleine Coupe d'Afrique des nations (CAN-2024 en Côte d'Ivoire) que la CAF, sur plainte du président de la Fédération marocaine de football, Fouzi Lekjaa, via sa commission de discipline, a ouvert une procédure disciplinaire contre Adel Amrouche et l'a lourdement sanctionné en pleine CAN (8 matchs de suspension, 9200 euros...) sans l'avoir convoqué, ni entendu.

Fort de son droit, l'Algérien a saisi le TAS de Lausanne en faisant valoir qu'il a été suspendu sans avoir eu le droit de se défendre. Son avocat tunisien n'a eu aucune peine pour casser la décision de la CAF devant le Tribunal arbitral.

Sous la pression de la Fédération marocaine, le jury disciplinaire de la CAF a cherché à tout prix à casser la carrière de l'entraîneur algérien, dont le seul tort est d'avoir dénoncé le pouvoir absolu du dirigeant marocain au sein de la CAF. Dans son mémoire transmis à la CAF, Adel Amrouche a étayé avec force les preuves de ses propos sur le pouvoir absolu que la Fédération citée a sur la CAF. Notamment sur la question de la programmation des matchs et le choix des arbitres.

Le TAS a été très sensible aux arguments avancés par Adel Amrouche. Après une étude approfondie du dossier présenté par Adel Amrouche et son avocat, le Tribunal arbitral a prononcé la réduction de la peine (6 matchs au lieu de 8) accompagnée d'une sanction financière de l'ordre de 2000 dollars que la CAF doit verser à l'Algérien. Ce dernier, content de la décision du TAS, réclame des excuses publiques de la part de la CAF.

L'instance faîtière du football continental se souviendra longtemps de l'enfant de Kouba qui, à deux reprises, a obtenu gain de cause contre elle. Une première dans les annales de la CAF et du TAS. A présent, Adel Amrouche peut, de nouveau, entraîner un club ou une sélection en Afrique. Il s'est battu pour recouvrer ses droits. Il a gagné deux fois ses procès contre la CAF. Jamais deux sans trois ?

 

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