Aujourd'hui, les regards du football africain seront tournés vers la capitale égyptienne, Le Caire, où se tiendra la 14e Assemblée générale extraordinaire de la Confédération africaine de football (CAF). C'est un rendez-vous important. Les 54 membres représentent les associations affiliées à la CAF sont appelés à élire le président pour le mandat 2025-2029, renouveler partiellement la composition du Comex (comité exécuti) et élire 6 représentants africains à la FIFA. Ils et elles sont 14 candidats sur la ligne de départ. La première élection ( président ) est déjà réglée.
Le Sud-Africain Patrice Motsepe est l'unique candidat à sa propre succession à la tête de la CAF. Il est assuré d'être le premier dirigeant africain qui rempilera pour un nouveau mandat à la FIFA, où il sera un des vice-présidents de la FIFA. Son match est plié depuis le dernier congrès de la CAF tenu à Addis-Abeba. Le patron de la FIFA, Gianni Infantino, l'a adoubé. Le Comorién Kenizat Ibrahim devrait être la seconde personne africaine élue au Comex de la FIFA après Patrice Motsepe à la faveur de la parité hommes-femmes. Les 5 places restantes seront chères.
De gros calibres au nombre de 11 se disputeront les 5 dernières places en jeu pour décrocher un siège à la FIFA. Habituellement, ce type de scrutin se règle à huis clos. Ce n'est pas le cas pour cette fois. La faute à la FIFA et à la complicité et la complaisance des délégués qui ont validé des changements dans les statuts de la CAF, les yeux fermés. En off, des voix dénoncent «la mainmise totale de la FIFA sur la CAF».
Elles avancent Gianni Infantino, président de la FIFA, n'a pas apprécié que des membres influents du conseil de la CAF aient refusé de prolonger le pouvoir de Fatouma Samoura ( ex-SG de la FIFA ) désignée par l'Italo- Helvétique pour gérer les affaires de la CAF. Le chauve a la dent dure. Pour se débarrasser des contestataires, une seule solution. Les évacuer et les remplacer par des «amis sûrs». Quoi de mieux que de modifier quelques articles des statuts ? Ce fût vite fait à Addis-Abeba.
La limite d'âge fixée à 70 ans pour tout candidat à une élection a été libérée. Le premier bénéficiaire sera l'Egyptien Hani Abo Rida ( 71 ans ). L' élection se déroule aujourd'hui au pays des Pharaons. Une offrande pour le président de la fédération égyptienne. L'autre verrou qui a sauté c'est l'article qui traite de l'élection de dirigeants africains au Comex de la FIFA.
Dans la précédente mouture des statuts de la CAF, la procédure reposait sur la règle du vote linguistique par rapport aux 4 langues officielles de la CAF (anglais, français, arabe, portugais ). Ce principe garantissait la présence équitable de la représentation de toutes les composantes de la CAF. Les membres de la CAF ont voté pour le chargement de ce principe et ont fait voler l'unité de leurs rangs. Hier, à la mi- journée au Caire, les tractations se poursuivaient pour choisir les candidats au Comex de la FIFA. La tendance semblait en faveur de ceux qui ont bien manœuvré depuis le rendez vous d'Addis-Abeba.
Si elle se confirme , aujourd'hui, elle provoquera une profonde fracture au sein de l'institution qui pèsera de tout son poids sur le second mandat de Patrice Motsepe. L'opération renouvellement à mi- mandat du comité exécutif est pratiquement bouclée. Une région sur les 6 que compte la CAF, la région Sud, sera sur le pont avec 4 candidats pour 2 sièges. Sont déjà assurés de faire partie du Comex de la CAF durant le mandat 2025-2029, Walid Sadi ( Algérie), Wallace John Karia ( Tanzanie ), Kurt Okorako ( Ghana ), Bestine Kazadi ( Congo ), Mustapha Raji (Liberia). La seule incertitude dans ce chapitre concerne le Camerounais Samuel Eto'o que le TAS a rétabli dans son droit de présenter sa candidature au Comex de la CAF après que cette dernière lui a barré la route en le suspendant lourdement.