C’est à Alger, précisément dans la commune de Belouizdad, et nulle part ailleurs en Algérie, que se situe la rue des fusillés, de même d’ailleurs que la station de métro «Les fusillés». Oui, c’est bien beau de se souvenir des fusillés, de leur rendre hommage en leur dédiant des dénominations d’artères urbaines et autres.
Mais, des fusillés, il y en a eu partout dans le monde depuis l’apparition de ces maudites armes de guerre.Certes, nous sommes en Algérie ; donc, il ne peut s’agir que d’Algériens. Mais qui sont-ils ? Quelles sont les raisons qui ont fait qu’ils aient été fusillés ? Quand a eu lieu leur exécution ? Quelles sont les circonstances de leur mise à mort ? Où ont-ils été fusillés ?
Autant de questions qui devraient turlupiner l’esprit de ceux qui ne sauraient se contenter de la simple appellation «fusillés». Il nous tenait à cœur de revenir sur toutes ces questions aujourd’hui car c’est en ce même jour, il y a soixante-six ans, en pleine «Bataille d’Alger», le 17 mai 1957 précisément, que «les fusillés» ont été alignés le long d’un mur et exécutés pour l’exemple.
Suite à l’assassinat d’un officier, un capitaine semble-t-il, un certain nombre de personnes qui dormaient dans un bain maure (hammam) à proximité de la mosquée du Ruisseau (El-Annasser aujourd’hui) ont été arrachés à leur sommeil pour être «alignés» le long d’un mur de l’ex-chemin Vauban (à hauteur de l’actuelle Cour d’Alger) et exécutés en représailles.
Ils ont perdu la vie pour l’Algérie !
Il ne nous reste plus, pour leur rendre hommage, qu’à mentionner partout la date de la fusillade : le 17 mai 1957. Le devoir de mémoire est un acte citoyen ! Leur nombre demeure à ce jour inconnu. Une dizaine de personnes ? Une vingtaine ? Allez savoir !
Quant à leurs noms, aucune trace car le hammam où ils étaient logés ne tenait certainement pas de registre. Il s’avère, selon certains auteurs, que l’attentat commis avait visé deux parachutistes. Si, à l’indépendance, les témoins et autres «rescapés» de la tuerie avaient tenu non seulement à dénommer l’artère à la mémoire de ces fusillés, ils ont aussi insisté pour mentionner la date de leur assassinat : le 17 mai 1957.
Mohammed Moncef Zenboudji.
Universitaire