La 14e assemblée générale extraordinaire (AGEX) de la Confédération africaine de football (CAF), tenue au Caire, s’est achevée hier avec l’élection de 7 membres (dont le président Patrice Motsepe ) au conseil de la FIFA ainsi que le renouvellement partiel des membres du comité exécutif (Comex) de la CAF.
L’Algérien Walid Sadi, ministre des Sports et président de la Fédération algérienne de football (FAF), a été, comme prévu, élu par acclamation par les 54 délégués des associations affiliées à la CAF. Pour rappel, l’Algérie avait perdu son siège en 2017 à la suite de l’élection du Marocain Fouzi Lekjaa à la place de Mohamed Raouraoua. Depuis 8 ans, l’Algérie était absente au niveau du conseil de la CAF.
Amar Bahloul et Djahid Zefizef se sont lancés à la conquête de ce siège, sans réussite. Avant eux (2017), le dossier de candidature de Bachir Ould Zmirli, à l’époque membre du bureau fédéral, n’a pas été validé par la CAF, car arrivé hors délai. Walid Sadi avait fait de son accession à un siège au Comex de la CAF une priorité. Dès son élection à la tête de la FAF (septembre 2023), il avait souligné cet objectif qu’il s’est fixé et réalisé.
Cela coïncide avec la fin de son mandat à la tête de l’Union zonale (UNAF). Il va s’atteler à renforcer les relations de la FAF avec les Fédérations africaines. Il dispose de 4 ans pour préparer la seconde partie de son objectif, être élu au Comex de la FIFA. En l’espace d’une année et demie, comme président de la FAF, il a jeté les bases d’une relation amicale, apaisée, avec beaucoup de ses collègues à la tête de Fédérations africaines.
Il est taillé pour les objectifs qu’il s’est fixés et son ambition d’être à la table des grands. La seconde bonne surprise du renouvellement partiel du Comex de la CAF est, sans nul doute, l’élection in extremis du Camerounais Samuel Eto’o, repêché de justesse grâce à la décision en sa faveur du TAS. La CAF l’avait suspendu et lui avait barré la route pour l’élection au Comex.
La 14e assemblée générale extraordinaire a, sans surprise, reconduit Patrice Motsepe pour un seconde mandat (2025-2029). Il gardera son poste de vice-président de la FIFA. Le Sud-Africain a bien manœuvré à l’ombre de son mentor, Gianni Infantino, le président de la FIFA. Les deux hommes ont voulu redessiner la carte des membres africains qui siégeront au Comex de la FIFA. Le plan établi à Addis-Abeba a bien fonctionné.
Pour le réaliser, les deux hommes, avec le soutien de quelques cylindrées, ont bien planifié leur coup. Ils ont proposé la modification de deux articles des statuts de la CAF, et les membres ont adhéré. La limite d’âge, fixée à 70 ans, a été balayée et ouvre la voie devant l’Egyptien Hani Abo Rida (71 ans), mais aussi le changement du système de vote pour le Comex de la FIFA.
Avant, dans un souci d’équilibre, le principe linguistique (2 délégués par langue officielle de la CAF) permettait une représentativité de toutes les composantes de la CAF. Ce principe a été supprimé et avec lui de nombreuses personnalités ont été exclues de la course. C’est le cas du Sénégalais Augustin Senghor, du Nigérian Pinnick et de l’Ivoirien Idriss Diallo. a grosse surprise est sans conteste l’élection de Djibrilla Hima Hamidou, président de la Fédération du Niger.
Sans surprise, l’Egyptien Hani Abo Rida, le Marocain Fouzi Lekjaa et le Mauritanien Ahmed Yahya feront partie du Comex de la CAF pour le mandat. La Comorienne Kanizat Ibrahim et le Djiboutien Souleimane Hassan Waberi ferment le tableau, sans oublier Patrice Motsepe, des représentants africains au conseil de la FIFA. Des dents grincent. Beaucoup de dirigeants ont aujourd’hui le sentiment que la carte redessinée à Addis-Abeba a été un piège. A suivre.