L’honorable Salah Goudjil, président du Sénat qui a lancé une enquête sur la pénurie d’huile, vient de livrer ses conclusions, le problème est mondial, l’Algérie n’est pas coupable, ni son ministère du Commerce ou ses réseaux de distribution, ni encore sa bureaucratie ou son système de facturation.
On pourrait bien sûr se demander pourquoi le Sénat n’a jamais lancé d’enquêtes sur la fraude électorale ou la corruption, mais le fait est que les enquêtes sont à la mode, le président Tebboune, champion mondial du lancer d’enquêtes, en commande régulièrement.
Le 2 août dernier, il ordonnait une enquête sur la crise de liquidités dans les postes, en août 2020, il lançait une commission d’enquête sur les incendies, et le mois suivant, il ordonnait à la DGSN de diligenter une enquête sur les inondations, alors même que l’Algérie faisait toujours face à des coupures d’eau dans les robinets, sauf pour Hydra et le Club des Pins.
En novembre enfin, il demandait à son Premier ministre d’ouvrir une enquête sur la cherté des prix des billets d’Air Algérie, annonçant même la mise sur pied d’une commission pour examiner la structure des prix.
Comme les autres, on ne sait pas ce qu’est devenue cette dernière enquête ou si la commission a bénéficié de billets d’avion pour se rendre au bureau, mais pour Air Algérie, qui a encore le monopole de fixer les prix pour les autres compagnies, on sait que le gouvernement lui a offert en janvier 2 milliards de dollars, soit un cadeau à la place d’un audit.
Car dans les enquêtes, l’important est de les lancer et peu importe où elles atterrissent, par gravité elles finissent en général dans l’oued. D’ailleurs, on pourrait suggérer au Président de lancer d’autres enquêtes, puisque ça ne coûte rien, sur la déroute des Verts au Cameroun, sur la structure moléculaire de Bounedjah ou sur les Maserati importées avec des licences d’ancien moudjahid. En fait, on devrait surtout lancer une commission d’enquête pour savoir pourquoi aucune commission d’enquête n’aboutit.