Malgré les trêves conclues, le premier semestre de 2023 a été marqué par une violence particulièrement intense en Colombie, avec 52 massacres ayant entraîné la mort de 168 personnes, dont 19 mineurs, selon un rapport de l'ONU présenté le mardi 15 août.
Cette statistique représente une augmentation de 11% par rapport à la même période l'année précédente, malgré les tentatives de cessation des hostilités entre le gouvernement et des groupes armés.
La représentante en Colombie du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Juliette De Rivero, a souligné que de nombreux massacres semblent être commis par des groupes armés non étatiques et des organisations criminelles. Le président colombien, Gustavo Petro, avait annoncé un cessez-le-feu bilatéral avec plusieurs structures armées en décembre, mais cette trêve a échoué et a été rejetée par certains groupes, dont l'Armée de libération nationale (ELN).
Bien que le président Petro ambitionne de mettre en œuvre une politique de «paix totale» pour désarmer les groupes armés et mettre fin à la violence, l'opposition accuse cette politique d'avoir renforcé les groupes illégaux et d'avoir conduit à des attaques contre les forces de sécurité. Le gouvernement a été exhorté par l'ONU à mieux coordonner les politiques de paix, de démantèlement et de sécurité.
Le conflit armé en Colombie, qui perdure depuis des décennies, implique des guérillas, des paramilitaires, des trafiquants de drogue et des agents de l'État. Le pays est également le plus grand producteur de cocaïne au monde, ce qui contribue au financement des groupes armés illégaux.