L’opinion publique locale au niveau du chef-lieu de wilaya de Tiaret ne sait plus à quelle source se fier. Il y a un déluge d’assertions sur les réseaux sociaux évoquant «un blocage de l’Assemblée populaire communale qui n’a plus délibéré depuis des mois sur fonds d’approches contradictoires».
Sur un total de 43 élus que compte l’Assemblée populaire communale de Tiaret, pas moins de 25, militent pour «forcer le maire à procéder à l’éviction d’un vice-président de son poste au bureau des marchés».
L’embrouillamini reste total d’autant que la ville, bien que concernée par des projets autres que ceux inscrits dans le cadre du plan communal de développement (PCD), voit son cadre de vie décrépir. La réunion de l’Asemblée populaire communale devant se tenir le 19 octobre dernier pour plancher sur 14 points inscrits à l’ordre du jour nonobstant celui dit «Divers» a été annulé.
Et pour cause, dans les coulisses, beaucoup voient cette assemblée divisée en deux blocs distincts accréditer la thèse d’une cohabitation précaire mais préjudiciable au bon développement de la ville. Au sein de cette Assemblée populaire communale, deux forces bien distinctes, l’une avec 18 élus dans la partie du maire, et les 25 autres constituant ce que d’aucuns appellent l’opposition.
Tous les 14 points inscrits devraient concerner l’approbation du budget primitif de l’Assemblée populaire communale pour l’année 2024 à l’affectation de subventions au profit des associations en passant par le transfert de chapitres, approbation de procès-verbaux d’adjudications de biens communaux, vente de matériels réformés, approbation du marché lié à l’acquisition d’équipements d’entretien d’écoles primaires à l’approbation d’un marché lié au réseau d’assainissement entre autres.
D’une simple lecture de cet ordre du jour, l’on retient toute l’importance de ces dossiers qui relèvent de la gestion d’une cité comme Tiaret. En aparté, certains élus évoquent même des scissions à l’intérieur de ces deux groupes, ce qui accentue les dissensions au sein de l’Assemblée populaire communale.
L’un d’eux parle «d’un problème lié à la régularisation de situations foncières au niveau de Karman (le lotissement D-64 plus particulièrement), alors que se pose en filigrane le problème du bidonville de Karman». Contacté, Larbi Ouadah relativise et déclare que «les gens parlent sans donner d’arguments s’agissant du foncier et par ricochet de son assainissement», en expliquant que «l’APC fait partie d’une commission où siègent cinq entités administratives et qui plus est piloté par le wali».
Dans le fond, renchérit cet élu, «on parle globalement dans la wilaya de l’assainissement de 30 000 dossiers alors que dans le réel c’est le double», coupant ainsi court à l’argument évoqué par ses détracteurs élus. Notre interlocuteur, s’agissant de la banlieue Es Sénia, estime qu’«il y a la gestion du dossier de résorption de l’habitat précaire (RHP) pour lequel on attend l’affectation d’un quota au profit de 50 personnes pour enrayer l’habitation précaire», alors que pour le prétendu gel des activités de l’Assemblée, Larbi Ouadhah fait savoir que «pour la nomenclature des opérations inscrites au titre de l’année 2023, il ne subsiste aucun projet en retard» en attendant «des projets à inscrire au titre de l’année 2024 pour laquelle il y eut une demande tenant compte des priorités».
«Le report de la réunion de l’Assemblée populaire communale n’était dicté par aucun souci lié aux luttes politiciennes et d’intérêts étroits, car mon intérimaire, au vu de la pression, n’a pu le faire, alors que moi j’étais occupé avec une session de formation», non sans asséner à l’endroit de ceux qui lui demandent de procéder au changement de l’élu à la tête de la commission des travaux qu’«il est le président et, à ce titre, il lui revient de décider», a-t-il conclu.