Les bénéficiaires du programme AADL 2013 étaient très nombreux à se rassembler, jeudi dernier devant le siège de l’agence locale de Skikda, à la cité Merj Dib. «Nous dénonçons la déportation programmée qu’on nous a imposée en nous délocalisant à plus de 50 km de nos lieux de résidence alors que des solutions tangibles existent pour corriger cette aberration», ont-ils soutenu.
Les manifestants, femmes et hommes, ont scandé des slogans appelant les responsables de l’AADL à revoir leur décision «Dix ans Barakat» (dix ans, ça suffit) n’ont-ils cessé de répéter devant le siège de l’agence.
Leurs représentants ont également demandé à maintes reprises qu’on leur permette au moins de rencontrer le directeur de l’agence de Skikda sans jamais y parvenir.
À l’origine, cette colère a été essentiellement motivée par la décision de l’agence de l’AADL de délocaliser plus de 450 bénéficiaires de la ville de Skikda vers le site de Bir Stal, dans la commune d’El Harrouche et d’attribuer en même temps plus de 200 logements implantés à Filfila aux bénéficiaires de la région de Collo qui, initialement devaient être orientés vers Bir Stal.
«L’agence qui nous rassuré que la résidence des souscripteurs allait être considérée, a carrément inversé les choses après. On nous a clairement affirmé au départ qu’on allait être orientés vers Filfila pour nous surprendre plus tard en nous localisant à Bir Stal. C’est inouï !» témoigne manifestant.
D’autres qualifient cet état de fait de «Hogra» et en appellent au président de la République. «On a saisi tous les responsables de l’AADL pour plaider notre cause, mais à ce jour on continue de nous ignorer», rajoutent les protestataires.
Pour les réhabiliter dans leurs droits, les manifestants ont demandé à l’AADL de leur réserver les 500 logements non attribués à Filfila. «Nous travaillons tous ici à Skikda et notre déplacement à Bir Stal risque de bouleverser nos vies et celles de nos familles. Cela fait 10 ans que nous attendons de disposer de nos biens et voilà que l’AADL vient transformer nos rêves en cauchemar», témoignent-ils.
Les nombreuses femmes présentes n’ont pas caché leur désillusion. «Si l’AADL maintient notre localisation à Bir Stal je vais me désister ou arrêter de travailler», dira une mère de famille.
Une autre, mère de deux enfants, et malade de surcroît est allée jusqu’à dire : «L’AADL a anéanti nos vies». Et de poursuivre : «J’élève seule mes deux enfants et je ne pourrai jamais continuer à travailler ni de supporter les aléas du transport entre Skikda et El Harrouche. Et que ferai-je de mes gosses?»
Des cas pareils de désespoir existent et par centaines. Nous avons tenté de recueillir la version de l’AADL mais un cadre de l’agence nous informa que des instructions centrales leur interdisent de faire la moindre déclaration.
Il nous demandera de prendre attache avec le chargé de la communication au niveau de la Direction générale.